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Captain America : Le soldat de l'hiver
Budget = 170 M$
BOX OFFICE France = 2 187 / 110 798 / 770 000 - 1 925 000 entrées
BOX OFFICE USA = 95,0 / 259,8 M$
BOX OFFICE Monde = 714,3 M$
 

Mon personnage Marvel préféré continue de "dénoter" génialement dans l'univers des super-héros : et ce n'est pas la triple destruction d'Héliporteurs qui y changera grand chose.
Car ce Captain America 2 n'a pas tant été traité comme un film de fantasy qu'en tant que film d'espionnage qui nous replonge joyeusement dans la décennie 70, faisant renaître (un mot approprié, n'est-ce pas ?) de leurs cendres tous les codes du genre et donnant au film un très doux parfum de cinéphilie aigüe, une sériosité irréprochable : en donnant un rôle clé au très indépendant R. Redford (qui a joué dans Les 3 jours du condor ou Les hommes du président, et dont retrouve ici un peu de McKay...), en insistant sur le "Trouble man" de M. Gaye datant de 1972 et en n'omettant aucun code secret ou passage dévoilé, ni complot ni trahison, pas même un effet de "masque" ou un dialogue très clair à ce sujet (Le Faucon, à la fin, dit ne pas être un espion), ni un retournement de situation typique même si très prévisible. J'ai même senti dans ce SHIELD à double tête un parfum de C.I.A., versant sombre : celle qui a commis moult exactions partout dans le monde, et notamment au Chili en... 1973.
Un film complètement culotté qui ferait passer son cousin britannique James Bond pour un amateur ! Et ce n'est pas tout : les scénaristes, forts de l'inconséquence et de l'humour rasoir d'Iron man 3 auraient pu se lancer dans un développement très "Captain America découvre internet et le téléphone portable", façon "Les visiteurs" et verser bêtement dans la comédie (même si les répliques qui tuent, en fin de presque chaque scènes, paraissent souvent superflues), mais non ; Captain est bel et bien différent de ce monde qu'il découvre, mais sa différence est toute morale, conceptuelle. Il court encore après cette fichue liberté, celle-là même que nos contemporains semblent bel et bien avoir abandonné au profit d'un monde asceptisé où les attaques préventives tendent à se normaliser, tout comme les intrusions aux dommages collatéraux irréparables mais que l'on nous vend comme nécessaires. Captain est bien un plus qu'un soldat : il est le représentant d'une certaine forme de sagesse perdue...
Autre chose : les frangins Russo s'avèrent vraiment très, très à l'aise avec les scènes posées (de beaux effets de miroir, des angles soutenus, une certaine réflexion derrière leurs différents choix) mais un peu plus tendus dans les scènes d'action, aux tendances épileptiques et abusant de caméras portées à l'épaule. Au final ce nouvel opus s'avère être un actioner "light" (le feu d'artifice final est-il de trop ? Trop calqué sur Avengers ?), traditionnel, fait de beaucoup de sueur, de cascades live, de gunfights et d'explosions en plateau, appuyé sur un fort scénario qui sait surprendre et tenir en haleine le spectateur, une histoire complète, très équilibrée, évolutive, logique et parfaitement bien imbriquée dans son univers, n'hésitant pas à nous montrer de longues scènes dialoguées et une fin assez ouverte.
On y accueille avec passion de nouveaux héros ou bad guys (Le faucon, le "mariage" réussi entre Cap & Black widow, de plus ou moins brefs retours et un véritable méchant, ambivalent et tout en finesse, sans aucun super-pouvoir). L'univers cinématique Marvel se construit pas à pas, sans précipitation, avec serénité et force d'intelligence, mariant le plus brillamment possible le respect du matériau originel et l'innovation la plus brillante. Et le clin d'oeil sur l'épitaphe est à mourir de plaisir !

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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