Batman returns avait l'ambition d'être 
                  une suite plus dramatique et touchante, ambiguë, à 
                  l'image de son méchant principal qui force l'empathie 
                  : le pingouin (que fait-il de mal avant d'être perverti 
                  par le système ?) ; une séquelle plus sexué 
                  également. 
                  Burton nous propose de nouvelles origin stories, celle du Pingouin 
                  & de Catwoman cette fois, succinctes et pourtant plutôt 
                  engageantes de prime abord ; De Vito tenant tête au Joker, 
                  Pfeiffer remplaçant à merveille Basinger, joliment 
                  féline et un rien cabotine. Et d'une beauté...
                  Le scénario se trouve être plus complexe en apparence, 
                  plus épais et multiple, à l'image des personnages 
                  et d'une thématique forte autour des orphelins et de 
                  la famille, du désir de reconnaissance ; mais ces aspects 
                  resteront en toile de fond -à l'exception du traitement 
                  du Pingouin, plus fouillé-. A partir de là, la 
                  trame se vautre peu dans certains clichés hollywoodiens 
                  (les motivations des méchants : la prise de pouvoir de 
                  Gotham), certains personnages forts ne le resteront pas assez 
                  longtemps, la psycho de Batman est laissée de coté, 
                  et l'histoire s'enlise doucement, s'encroûte et finit 
                  par tourner en rond. Une fois de plus notre chauve souris se 
                  fera attendre (peu présent, Wayne n'apparaît qu'au 
                  bout de 35 mn) et peinera à s'imposer face à de 
                  fortes personnalités : sur ce plan Osxald Cobblepot gagne 
                  haut-la-main, bien que sa vengeance un rien biblique s'avère 
                  bien fade au final.
                  Pourtant les ingrédients étaient là : l'humour 
                  un rien noir, les décors absolument renversants, un Danny 
                  Elfman encore plus grand et plus inspiré, un super bad 
                  guy à la hauteur de nos espérances ; et j'aime 
                  beaucoup ce final complètement fou. Visuellement ce qui 
                  frappe c’est l’imagination débordante et 
                  délirante, à la L. Carroll, qui enveloppe ce film, 
                  et c’est à ce niveau qu‘il faut l’apprécier 
                  : un bel ouvrage où la réalisation de Burton se 
                  fait velour et vive, dans un écrin quasi noir et blanc 
                  fait de plans léchés. 
                  Encore trop fade littérallement.
                NOTE : 12 / 20