Harry Potter et la coupe de feu perd son titre... mais de si peu. Peu, car les démarrages de King Kong ne sont pas forcément ceux escomptés (remember : le sorcier réalisait 3 millions d'entrées...) ; la faute à 3 heures de métrage (contre 2 h 35 pour Harry ; mouais...) ? La faute à un film que l'on a peut-être trop attendu mais que les spectateurs n'ont pas tant envie de voir que celà ? On a beau étirer les scores en faveur des vacances débutantes, Peter Jackson reste loin, très loin de la trilogie qui l'a portée aux nues : La communauté de l'anneau démarrait avec 1,978 millions de fans, Les deux tours se mesurait avec 2,405 millions de têtes d'orques et Le retour du roi entrainait 2,935 millions de princes. Si le 4ème Harry Potter marque le retour du sorcier anglais sur le devant de la scène, Peter semble "rater" sa reconversion post-tolkienne ; même sanction qu'aux USA... Reste plus qu'à espérer un bouche-à-oreille très favorable pour cet auteur des plus fascinants et une concurrence d'avec Narnia pas trop hard ; plus de 4,5 millions d'aventuriers ? Harry Potter et la coupe de feu (Mick Newell), donc, est piqué au vif mais sait limiter ses chutes en cette 3ème semaine de sortie : elles seront de l'ordre de 27 % seulement ; de quoi affirmer que le virage "King Kong" a bien été négocié... reste celui de "Narnia". Le voilà 500 000 fauteuils au-dessus du recordman Harry Potter à l'école des sorciers, toujours en route pour les 8 millions. Le podium est complété par l'inusable et prévisible Chicken Little et ses 2 % de poulets supplémentaires. Un Disney qui vise déjà les 2,5 millions de visiteurs ; moyen mais on fait avec.
Plus fort que les poulets, Kirikou et les bêtes sauvages (en même temps c'est logique...) : le film augmente merveilleusement (+ 14 %) son potentiel et affirme qu'il peut aisément battre les records de son prédécesseur ; mais il faudra poursuivre l'effort au-delà des vacances de Noël puisque le film est bien parti pour passer le million d'entrées dans 7 jours. Palais royal ! (Valérie Lemercier) siège... sur sa 5ème position et continue à remplir et son contrat et les salles ; il pourrait bien être -comme on va le voir- le dernier gros film français à se faire remarquer en 2005 (Hep ! M'sieur Besson !) ; il obtient la médaille de bronze du 3ème meilleur maintient hebdomadaire du top 10. Olé ! de Florence Quentin avait effectué un démarrage à la demi-mesure de ses capacités... le voilà qui s'effondre littéralement en deuxième semaine et fait réellement tâche parmi les films en continuation. Les 600 000 entrées de J'ai faim !!! sont joignables, mais avec pareil budget, les résultats resteront misérables. S'ensuivent deux nouveautés que (presque) tout oppose : d'un côté Le tigre et la neige de Benigni (l'un des rare faux pas de Jean Reno avec son public), aux résultats mitigés puisque le comique italien retombe dans une catégorie proche de celle de Pinocchio, insuccès flagrant de l'auteur, ce dernier ayant entamé sa carrière avec 116 000 tickets vendus pour finir avec moins de 3 fois plus de spectateurs (300 000) ; profitera-t-il des holidays ? De l'autre le plus gros échec français de cette fin d'année : Le cactus succède très, très péniblement à Olé ! dans la catégorie "films français qui viennent se frotter à un blockbuster US et qui se plantent sans surprise". Bitton et Munz sont très loin des 345 000 entrées enregistrées pour Ah ! Si j'étais riche en 2002, à la même période (plus d'un million de spectateurs au total). Le budget étant plus gros (7,6 pour le précédent) les scores se devaient de suivre : échec sur toute la ligne ; pas malin la distribution ! Deux oeuvres qui font oublier le passé glorieux de leurs auteurs (la série de La vérité si je mens, côté scénario, pour les premiers, et les 4,7 millions d'entrées de La vie est belle pour le second). En fond de top 10, L'exorcisme d'Emilie Rose se relâche (4 places de moins) et le Démon se fait dépasser par le Père Noël sans créer de surprise et tout en continuant de se calquer sur les scores de L'exorcisme : au commencement (271 000 spectateurs en 2 semaines). Joyeux Noël (Christian Carion) vient d'apprendre sa nomination pour les Golden Globes dans la catégorie "film en langue étrangère" : le film fête celà avec de minuscules chutes. De quoi passer Noël avec le sourire !
(P.S. : "admirez" les différences en termes d'entrées entre les 10 premiers et les 10 derniers...) Eviction de Trois enterrements (de Tommy Lee Wallace), qui perd 3 rangs logiques, de Et si c'était vrai, de Mark Waters, qui en laisse choir 5, et, enfin, de Le temps qui reste, de François Ozon, qui se rétame méchamment 7 positions plus bas ! Drôle de concours.
Fin de top 20 avec 3 catégories ; les vieux films malmenés tels que : les 3 sorties du top 10 + Le petit lieutenant (Xavier Beauvois) et ses 6 places égarées, Match point (Woody Allen), que l'on retrouve 5 marches plus bas mais qui ne semble pas trop perturbé, et Les Chevaliers du ciel de Gérard Pirès, qui est en sursis et en apnée (- 7 rangs). Il y a ensuite les nouveautés : Gentille et La petite Jérusalem qui gagnent tout deux le mérite d'être connu (en pleine tempête de blockbusters, c'est déjà bien !) et devront confirmer dans 7 jours ; et ça c'est plus délicat. Il y a, enfin, une dernière catégorie : les revivals de Noël ; on y trouve un Wallace et gromit : le mystère du lapin-garou (Nick Park) qui grapille 3 postes et affiche une santé de fer et des performances étourdissantes, ainsi qu'un Charlie et la chocolaterie (T. Burton) à la stabilité renversante... surtout après 23 semaines de sortie !!!
Nos sincères adieux à La vie est à nous (G. Krawczyk) qui était 14ème il y a 7 jours (1 semaine de règne...), à A history of violence (D. Cronenberg) et Fightplan, deux films au joli parcours, ainsi qu'à Seven swords de Tsui Hark et Une belle journée, qui a passé un sâle quart d'heure...
La part de marché des films français sur le top 20 est de 25,0 % (- 10 points).