Comme aux USA, le roi Kong a trouvé bien plus fort que lui... Le monde de Narnia (A. Adamson) donne enfin un peu de piment au box-office (quel râleur ! L'an passé 1 seul film avait démarré au-dessus du million d'entrées au cours du mois de décembre : Ocean's twelve !!!) en approchant des 2 millions de fans dès la première semaine ; plus costaud, donc, que le singe-géant, Narnia reste un brin en deçà de La communauté de l'anneau (1,978 millions de fans) et éclipse déjà la seconde prod' Disney du moment (Chicken machin-chose) en seulement 7 petites journées. Peut-on pour autant lui prédire un avenir aussi glorieux que le film de Jackson ? Absolument pas... S'il a fait un démarrage en force et garde tout le champ libre jusqu'au bout des vacances, faute de concurrence digne de ce nom, il risque néanmoins de ne pas être à la hauteur de nos espérances sitôt nos chérubins rentrés en classe ; ne possèdant pas les critiques euphoriques ni la réputation du livre de Tolkien, 6 millions d'entrées paraissent déjà être le bout du monde (de Narnia, bien sûr !). A voir ; au fait : Adamson est tombé quasiment au beau milieu de Shrek (950 000 entrées) et Shrek 2 (2, 238 millions de zogres). Harry Potter et la coupe de feu (Mick Newell) reste le maitre absolu de l'hiver : il conserve sa seconde place contre toutes attentes ! Cette excellente performance ne lui permettra tout de même pas de devenir le plus rentable des épisodes -comme l'affirmait CBO...-, loin s'en faut, mais reste sur la route des 8 millions de spectateurs -comme je l'affirmais à mon tour...-, soit au-dessus du précédent épisode (qui en 4ème semaine affichait encore 1,7 millions de spectateurs hebdomadaire et un total de 7), en-dessous des 2 premiers et de toutes façons au-delà de Star Wars 3 ; compris ? La triste nouvelle de la semaine sera pour King Kong : plus de 40 % des spectateurs n'ont pas suivi Peter Jackson dans ses délires hollywoodiens alors que le film réclamait une chute de quelques 20- 25 % pour satisfaire les prévisions... On devra réviser nos attentes à la baisse : de 4,5 millions d'entrées espérées, on passera à 3,5 ; ce serait excellent pour n'importe quel film, mais pas pour un blockbuster de 200 patates.
Chicken Little et Kirikou et les bêtes sauvages se suivent toujours, bien que ce dernier connaissent des chutes toujours moins sévères que son concurrent à plume ; Kirikou égalera le record de son prédécesseur mais aura quand même un peu de mal à rattraper le poulet : toujours deux fois moins de copies ne l'arrange pas forcément... Luc Besson paie la petite sortie (300 salles) de son tout petit film (1,2 millions d'euros) : très loin des chiffres astronomiques affichés sur Paname, Angel-A n'en fait pas moins une bonne performance que le distributeur (Besson !) encouragera (ou pas) et que le bouche-à-oreille soutiendra (ou pas... tout est question de qualité...) ; le film s'est amplement remboursé en moins de 7 jours, il conserve toutes ses chances d'aller au-delà du million d'entrées, comme tous les films de l'auteur depuis 20 ans, mais certainement pas au-delà des 2 millions de fauteuils, comme tous les films de l'auteur depuis 20 ans... exception faite d'Atlantis (un peu plus d'1 million). Difficile de parler d'échec dans ces conditions. Palais royal ! (Valérie Lemercier) a toujours de la tenue. En route pour les 2,5 millions de fauteuils, le film est paré pour piquer la 3ème place de Iznogoud en ce qui concerne les plus gros succès du cinéma français cette année ; un plein carton que l'on voit bien proche des 3 millions de fans. Le tigre et la neige de Benigni se brise le cou (une chute normal pour une 2nde semaine... mais pas durant les vacances) et confirme un démarrage franchement mou : les spectateurs sont allés voir ailleurs (La neige ? Y-en a partout !) et le film ne fera que frôler le demi-million de partisans. Olé ! de Florence Quentin continue de s'évaporer un peu plus chaque semaine, réalisant plus plus bad perf' du top 10, preuve que de bouche-à-oreille favorable il n'y a pas ; comme je disais, à peine plus de tenue que J'ai faim !!!. Joyeux Noël (Christian Carion) dame le pion au misérable cactus -le sapin étant plus d'époque sans doute- et poursuit sa route, plus difficilement, jusqu'aux 2 millions de visiteurs ; c'est pas encore gagné mais le film vient de passer 7 semaines au chaud dans le top 10.
Le cactus se mangera en salade pour les fêtes de fin d'année et L'exorcisme d'Emilie Rose a de toutes évidence été pratiqué ; l'autre passe devant l'un et l'un est carrément renié par le public.
Vampirisé qu'il est par les mastodontes hivernales, le box-office permet à de plus modeste films aux scores tout aussi léger, de se faire remarqué : c'est le cas de La vérité nue, d'Atom Egoyan, avec Kevin Bacon et Colin Firth. L'auteur canadien fait bien mieux que son Ararat (16ème avec 38 000 entrées en 2002) mais devra confirmer dans ce monde cruel que son les chiffres hebdomadaire du cinéma ; le peu de sorties de la semaine prochaine est une bonne occasion de se montrer. Trois enterrements (de Tommy Lee Wallace) est un demi-millionnaire heureux et surprenant. 8 copies ajoutées avec justesse et voilà Gentille qui ne perd que 2 places : un semblant d'écho positif ? Même pas, puisque sa seconde semaine se solde par de mauvais résultats, seulement de quoi remercier les chutes alentours. Dernier petit nouveau, Mary, le nouveau Ferrara, ne fait vraiment pas de vagues. On pourra toujours se dire que c'est toujours mieux que les 15 000 de son avant-dernier film, Christmas. La petite Jérusalem, ex-nouveauté qui n'est pas mieux logé que les copains (Gentille pour ne pas le nommer...) et profite d'un B-O qui se découvre... en hiver c'est pas très sérieux. Et si c'était vrai, de Mark Waters peut être fier de son parcours français ; l'auteur restera en deçà des 681 000 spectateurs de son record perso (Freaky friday). Match point (Woody Allen) est vraiment un bon cru ; un Oscar ! Un Oscar ! Le temps qui reste, de François Ozon, clot très mollement le classement ; gros échec pour le réalisateur. Un regret profond : l'abscence de Viva Zapatero ! Il faut aller voir ce film !!!
Fin de vacances pour Wallace et gromit : le mystère du lapin-garou (Nick Park) et Charlie et la chocolaterie (T. Burton), plus de nouvelles du Petit lieutenant (Xavier Beauvois)et des Les Chevaliers du ciel de Gérard Pirès.
La part de marché des films français sur le top 20 est de 22,0 % (- 4 points).