EDITORIAL de FEVRIER 2008
Le space opera, un genre, une saga ? Mais d'abord, kézako
le space opera ? Un "ballet spatial" -bah c'est malin !- nous
entrainant aux confins des galaxies, aux vol... commandes de vaisseaux
spaciaux, à la découverte de planètes et d'espèces
extra-terrestres. Le premier space opera ? Le rêve de
l'astronome de Méliès
en 1898 !!! Et d'ailleurs le genre a eu beaucoup de mal à connaitre
son heure de gloire pour cause de budget prohibitif ; F.
Lang l'a pourtant annoblit grâce au très scientifique
La femme sur la Lune.
Puis vient la véritable naissance du genre, dans les années
50 -le golden age de la science-fiction et le grand début des
invaions E.T.- et les années 60 : Destination Lune
(1950), Planète
interdite (1956 : 1er film se déroulant entièrement
sur une autre planète) et 2001
(1968) deviennent ses chef-d'oeuvres (on pourrait même y ajouter
La planète
des singes en 68 également) et lui ont donné
ses lettres de noblesse puisqu'en avance sur le progrès humain
(1er satellite en 1957, conquète lunaire en 69). Pas grand chose
dans le reste du monde : les essais russes (Aelita,
premier film de SF russe) débarquent souvent en pleine guerre
froide et ne parviendront que très mal au reste du monde (Solaris
ou La planète
des tempêtes). Le reste de l'Europe, elle, se cantonne
aux séries Z, notamment italienne (Operation
Lune).
Mais voilà, le choc pétrolier marque semble-t-il son arrêt
soudain (dernier bon film en date : Danger,
planète inconnue (1969), avant le début des
séries Z telle Dark
star en 1974... ben oui), son transfert sur le petit écran
(à partir de "Star Trek" en 1964, "Cosmos 1999"
dès 1975) et la mutation du genre SF en films beaucoup plus sérieux
et intellectuels.
Et puis un évènement majeur, mondial et ultime va débouler
sur le monde, un phénomène cinématographico-historique
du nom de Star Wars
(1977), qui va anéantir tout sur son passage... jusqu'au genre
lui-même ! Et ce malgré l'apparition d'une concurrence
avec le 1er film Star
Trek en 1979 ; mais déjà les chiffres parlent
: le "premier" épisode de la saga de Lucas rapporte
307 M$ sur le continent nord-Américain contre 82 M$ pour celle
de G. Roddenberry. Et puis la licence Star Trek va mourir peu à
peu -avec quelques sursauts néanmoins (Retour
sur Terre = 110 M$) jusqu'à sa mise en péril en 2002
(Nemesis : 43 M$).
De même les grosses productions ne rencontrent plus leur public
(Le trou noir
en 1979 -36 M$-, Flash
Gordon en 1980 -27 M$-, Outland
en 1981, Dune
en 1984 -27,4 M$-)...etc) S'ensuit un vide seulement comblé par
de nouvelles pierres ajouter au légendaire édifice SW.
Pour leur grande majoritées les autres essais ressemblent à
s'y méprendre à de la série B fauchée ou
sans idée novatrice (La
galaxie de la terreur, Moon
44, Planète
rouge et tant d'autres) ou arrive directement en vidéo
(Solar crisis)
; même les efforts des studios ne séduisent pas assez,
en tout les cas au box-office : Perdu
dans l'espace en 1998 (69 M$), Galaxy
quest en 1999 (71 M$) et Mission
to Mars (61 M$) la même année, Pitch
black et sa suite
(moins de 60 M$) dans les années 2000, tous sont des petits succès
mais sombrent dans l'oubli.
On notera tout de même quelques sursaut très sporadiques
: Total recall
passe la barre des 100 briques... mais en 1990 ; la saga "Alien"
(space opera ???) est devenue un classique. Et Star wars
de continuer à briller de mille feux, seul sur le devant d'une
scène livide puisque le genre ne donne plus grand chose (Serenity
en 2005 = 25 M$, le dernier Star trek : 67 M$ dans le monde...) : aux
USA, la saga a rapporté plus de 2 milliards de $ en 6 films (contre
756 M$ pour les 10 Star Trek... soit l'équivalent des 2 seuls
premiers Star Wars !!!) et les 6 épisodes restent accrochés
au Top 30 des plus gros succès de l'histoire aux USA, principal
producteur du genre !!! D'où son émergence sur le petit
écran (Stargate et consoeurs), sans doute...
Alors si le space opera n'est pas le genre d'une seule saga (notamment
en terme qualitatif), il reste aujourd'hui un sous-genre, un genre mineur
qui survit dans l'ombre de ce géant et picorent les miettes.
Quelle sera son avenir ? Est-ce que J.J. Abrams -qui a récemment
et brillamment ressuscité le film de monstres géants-
saura transformer son Star Trek 11ème du nom
en digne concurrent de Lucas ???