Presque méprisé à coté d’un « Planète interdite », ce film se dresse pourtant à une petite pointure au-dessus de son aîné. Derrière un style très sixties qui peut paraître un peu kitsch (mais pas ringard), au-delà des effets lumineux psychédéliques (pourtant logiques) nous sommes en présence d’un authentique film de SF aux gadgets inventifs, crédibles ou tout du moins excitants. Les FX sont de pures merveilles, jamais encombrant et qui rivalisent plus de 20 ans après avec les techniques modernes ; les créateurs sont ceux des non moins excellents Thunderbirds : la véritable magie au cinéma et une précision chirurgicale. Le réalisateur s’en sort bien, sans génie, mais avec une énergie communicative et un certain savoir-faire : pas seulement avec sa caméra mais, tel un chef-d’orchestre, organise son film à merveille dans les moindres détails (les planètes qui effectuent leur rotation, le silence spatial, les bruitages crédébilisant les maquettes). Et puis il y a ce scénario, comble de l’excitation, de part son classicisme à la J. Vernes dans un premier temps puis très psychologique dans un deuxième (les 60’s –70’s ! !) . L’idée ne manque pas de pigment et de piquant : originale, abracadabrante mais intelligente à l’époque…. elle nous conduit à travers l’étrange effet-miroir. N’oublions pas la musique très bien composée et orchestrée. Bien sur Thinnes peut paraître fade mais son supérieur dans le film est magnifiquement interprété. Je signale aux détracteurs de cette perle que : le héros est du genre à cogner sur sa femme et ne tombe jamais explicitement amoureux ; il meurt à la fin sans pouvoir revenir sur Terre ; le chef fini fou ; il n’y a aucune scène de bagarre, d’amour ni d’E.T. belliqueux ; pas de combats spatiaux ; pas d’idéologie primaire…etc. Et pourtant c’est très bon ! Un OVNI dans le cinéma, un OVNI d’époque.