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Le silence des agneaux
Budget = 19 M$
BOX OFFICE France = - / 27 246 - 246 000 - 3 110 000 entrées
BOX OFFICE USA = 13,8 / 130,7 M$
BOX OFFICE Monde = 272,7 M$
 

Encore un routier de chez Corman qui rentre dans la cour des grands, sauf que lui, il a mis 20 ans pour être reconnu. Résultat : une merveille 5 fois oscarisée, adulée par la critique et le public. Une histoire cruelle et vécut de l’intérieur, une histoire de manipulation que le jeu subtil de la réalisation (les regards…) nous fait ressentir de façon vibrante. Car le travail chirurgical de Demme est un modèle absolu de réalisation : quand les plans dessinent les liens changeant entre les personnages, leurs réussites psychologiques éphémères, leurs ascendants et leurs défaites tout aussi soudaines ; comme une image de leur propre âme... Les personnages sont décrits avec force de détails, ils possèdent une personnalité effroyablement originale et passionnante à étudier. Voilà un film qui séduit notre penchant naturel pour le morbide, notre attirance pour le mal, fascinant, implacable ; Anthony Hopkins trouve là le rôle le plus marquant de son immense carrière, un monstre aussi terrifiant que palpable. Même le compositeur attitré de Cronenberg apporte sa contribution maléfique à cette œuvre envoûtante : la froideur de ses compositions donne au film une texture unique, inégalable, magnifiée par une photographie glaciale. On nous parle ici du rapport à la mort, celui de Starling (son enfance) tout comme celui des tueurs en série ; mais également du rapport de l'homme à la femme, déviant, omnipotent, déséquilibré, comme un cri d'alerte envers une société aberrante qui n'a toujours pas su donner à la femme la place qui lui sied. Et le travail scriptural est d'une immense finesse psychologique, chacun se soignant de ses névroses comme il peut, couplé à une enquête tout en délicatesse. Se dégage de ces images et thématiques une ambiance cauchemardesque, terriblement macabre, avec son lot de séquences inoubliables qui font courir un frisson le long de votre échine ; la retentissante scène de l'ambulance... Exceptionnel, terrifiant : le plus grand film d'horreur est en réalité une oeuvre profondément, terriblement humaine. Du grand art et une belle leçon de Cinéma ; avec un grand C.

NOTE : 19-20 / 20

Voir : Le 6ème sens - Hannibal - Dragon rouge - Hannibal Lecter
La critique des internautes
 




NOTE : -/20

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