EDITORIAL d'OCTOBRE 2008
L'heroic fantasy est un genre pour le moins récent
au cinéma (peut-être l'un des derniers genres "inventés"
par le 7ème art et ses auteur). Probablement une extension cinématographique
des mondes magiques et musclés des péplums italiens d'antan
qui, eux, naquirent il y a très longtemps alors que le cinéma
ne parlait encore pas, et envahirent de façon frénétique
les écrans en majeure partie au cours des années 60. Assurément
une opportunité financière pour des producteurs ayant
flairé le succès le l'heroic fantasy dans les librairies
(Conan est apparu dans les années 30 !) et se rappelant à
leur bon souvenir certains comics ! En tous les cas une cousine des
héros cinématographiques tel que Sinbad, Jack le tueur
de géant ou Jason et ses argonautes.
L'heroic fantasy -plus récemment appelé "fantasy"
et dont je n'évoquerait pas ici l'imbroglio sans grand intéret
des sous-genres- tient sa définition dans son appelation : des
aventures héroïques dans un monde fantaisiste, plutôt
médiéval et généralement sauvage, où
le Bien lutte contre le Mal. Le genre est né au cinéma
avec la sortie, en 1982, du désormais fameux Conan
le barbare, film qui allait devenir culte, le chef-d'oeuvre d'un
genre naissant, le chef de fil unique d'une fantasy explorant une nouvelle
voie, le modèle pour des dizaines de films à venir. Oui,
mais voilà, soyons honnête : après "Conan"
premier du nom (sa suite restera une déception et annoncera ce
que deviendra l'heroic fantasy dans le futur) il n'y a guère
eu, justement, que de vulgaire sous-Conan (Dar
dégaina en premier, quelques mois après son modèle),
au mieux de vilaines séries B, au pire d'abjectes séries
Z, en tout les cas des films qui n'essaient que de copier bêtement
le succès du héros de Robert E. Howard, d'arriver avec
souvent de piètres moyens à la cheville de leur modèle,
sans ne jamais s'en démarquer, sans jamais essayer de créer
une nouvelle mythologie, moteur d'un genre et surtout de son succès,
essence d'une fantasy souvent handicappé par un certain manichéisme.
De toutes façons quand l'originalité pointait le bout
de son nez, c'est la qualité du produit qui était immédiatement
et sans appel remise en cause : comme pour l'ambitieux projet de Donjons
et dragons et le résultat critique et public (45 M$ / 34
M$) qu'on lui connait... même si à leur tour quelques dragons
ont su sortir leur ailes, au cinéma, dans un univers fantasy
(Coeur de dragon = 57
M$ / 115 M$). Ce fut la 1ère vague.
Les spécialistes vous dirons qu'après une vague d'heroic
fantasy (un seul héros), les plus jeunes ont connu une seconde
vague, de High fantasy (un groupe de héros) ; Toujours est-il
que le lancement de la trilogie du "Seigneur des anneaux"
à donné un coup de fouet à un genre en parfaite
décrépitude. Même révolution (le film réinvente
le genre sur grand écran et trouve enfin l'originalité
qui lui manquait tant) mais avec un raz-de-marée au box-office
qui a créer un véritable engouement -toujours au dépens
des véritables fans sans doute...- et mêmes conséquences,
parfois désastreuses : une pelletée de sous LOTR, basée
sur le même modèle sont soudainement apparu, changeant
le paysage mais jamais le principe (autant de séries B ou Z auxquelles
s'ajoutent les plus ou moins bons A
la croisée des mondes, Eragon,
Le monde de Narnia,...) ;
le Bilbo en préparation, bien que littéralement antérieur,
ne fait que suivre cette voie toute tracée. Mais comme si l'extrême
qualité de la célèbre trilogie avait remotivé
les troupes et les imagination, il n'est désormais pas si rare
de trouver une oeuvre qui navigue sur de nouvelles eaux : La
légende de Beowulf gagnait ce challenge mais en empruntant
les sentiers moins "tout public" de ce que les érudits
nomment la Dark fantasy, L'anneau
sacré aussi, en féminisant le genre, Stardust
également (mais est-ce que les plus puritains appeleront celà
de la "fantasy" ?), de même que le sous-estimé
Les frères Grimm.
LOTR n'a pas été le premier de son espèce -souvenez-vous
de Krull- mais sa sincérité,
son application, sa finesse l'on transformé en légende...
Peut-être qu'une Troisième vague ferait grand bien au genre,
peut-être qu'elle est en préparation mais qu'elle n'a pas
trouvé son chef-d'oeuvre ou une suffisante reconnaissance public
: je parle de cette fantasy plus ancré dans le monde réel
comme on l'a merveilleusement vu dans Le
secret de Terabithia et beaucoup moins bien avec Les
chroniques de Spiderwick, oeuvres qui reprennent les recettes de
quelques direct-to-video d'antan.
A moins que la fantasy ne soit défibitivement morte avec le retour
d'un certain roi...