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Peur primale
Budget = 30 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - 141 000 - 430 000 entrées
BOX OFFICE USA = 9,9 / 56,1 M$
BOX OFFICE Monde = 102,6 M$
 
Un avocat de la défense se doit de plaider pour la cause d'un enfant de chœur accusé du meurtre absolument abominable d'un archevêque.
Sur une base scénaristique toute mâchée -un suspect évident et idéal défendu par un avocat qui voit un challenge dans cette affaire-, Peur primale prend la forme d'un film de procès et demeure une enquête relativement convenue qui met à jour une machination on ne peut plus classique ; tout du moins dans ses grandes lignes.
Cependant le scénario est beaucoup plus malin que cela... On se plait même à croire que le piment du film serait l'amnésie médicale du suspect et sa troublante personnalité qui installera le doute dans l'esprit du spectateur. Mais, si l'identité du tueur demeure le point fort du scénario, le "fin mot" du crime aura cependant du mal à surprendre au regard de l'histoire (récente) de l'église catholique.
C'est en aucun doute à la toute fin -claire pour qui sait lire entre les lignes- que la véritable thématique surgira. La force et surtout l'intérêt du film se concentrant sur un seul mot : "Ambiguité". Car, s'il s'agit a priori d'une réflexion sur la culpabilité dans un cas de folie, l'histoire ira bien plus loin que cela : devenant une réflexion sur le Mal. Car au bout du bout chaque personnage porte son côté obscur, depuis cet avocat de la défense sans grands scrupules jusqu'aux magouilles politiciennes, en passant par les horreurs pratiquée par l'Eglise et une justice qui parvient à vaciller sans qu'on ne la pousse de trop. Ambiguité qui éclatera au cours des dernières minutes, afin d'asseoir la thématique.
Bien sûr, au bout du bout, il serait aisé de lire le message final ainsi : si le mal triomphe dans nos sociétés soit-disant modernes c’est peut-être parce que le système démocratique, et surtout judiciaire, ne fonctionne pas, ne fonctionne plus ; à trop vouloir soigner plutôt que punir, à vouloir prendre en pitié des monstres inhumains sous des prétextes humanistes, à chercher des excuses aux pires crimes et criminels ?? Chacun jugera en conscience mais, ne serait-ce que pour avoir osé soulever ces questions ambigues, tendues et dérangeantes dans la très conservatrice Hollywood, le film vaut bien plus qu’un simple coup d’œil : il ouvre sur un débat grave et essentiel.
Peur primale s'avère donc être une oeuvre définitivement ambitieuse, même si le côté "manipulation" surgira assez tôt dans l'esprit des spectateurs les plus avisés ; sans pour autant nous empêcher d'en apprécier toute la symbolique.
Et qui mieux que le génialissime Ed Norton pouvait interpréter à la perfection ce rôle de schizophrène ? Ouvrant ainsi la voie à une décennie de personnages-doubles comme on en verra plus tard dans le chef-d’œuvre de Fincher Fight club (avec Norton !), Ouvre les yeux ou encore Sixième sens.
De même nous aurons du mal à nous sortir de la tête la chanson de Dulcas Pontes.
La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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