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1492, Christophe Colomb
Budget = 47 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - 610 000 - 3 082 000 entrées
BOX OFFICE USA = 3,0 / 7,2 M$
BOX OFFICE Monde = 52,0 M$
 

Avis aux amateurs de critiques objectives : Ridley Scott a réalisé un très bon film. Car j’ai l’impression que nos critiques ont une vilaine manie : celle de descendre systématiquement toutes œuvres au méga-budget, surtout si celle-ci a été réalisée par un artiste de renom (le Dracula de Coppola a pas mal écopé).
Scott a pris part à une aventure hollywoodienne avec matracage publicitaire, avantage de distribution et reconnaissance officielle (mais qu’est devenu le film de John Glenn… raté par ailleurs). Et il a réalisé un bel ouvrage. Mais pour les critiques et pour certains spectateurs le film est trop… américain, alors même que Scott est anglais et que l’on reconnaît sa griffe, celle de Blade runner, des duellistes notamment.
Le scénario est loin d'être mauvais : peut-on réellement reprocher au récit de laisser souvent place à l’imagination, de manquer de détails historiques tant bien même cette aventure est narrée par le fils de Colomb. Par ailleurs je n'ais mis en évidence aucun défaut dans sa construction, son agencement et son efficacité cinématographique (on parle de cinoche, là , hein ?), il est clair et intelligent et réussi le pari de nous intéresser alors que tout le monde connaît l’histoire par cœur. Il va même au-delà d'un simple récit chronologique : il étudie avec force de conviction tous les rapports de domination prévalant à cette époque : domination de l'église sur les païens / la science, celle les bourgeois sur les pauvres, des blancs sur les indiens, de la culture européenne sur les autres cultures. 1492 est, enfin et essentiellement, un portrait, brossé, complet, celui de Christophe Colomb, depuis le père jusqu'au marin, en passant par le médiocre meneur d'hommes ; ayant perdu jusqu'au nom de sa découverte...
Que fallait-il faire ? Une thèse historique pompeuse, lourde et pas forcément au goût du public auquel se destine ce type de film ? Un exposé réalistico-théatral à la Rohmer ? Non, tous les détails sont là : fidélité à l’histoire, reconstitution indiscutablement réussei et internationalité du discours (production américano-française), mise au point sur certains aspect peu glorieux comme l’inquisition, la colonisation, la déculturisation, l’esclavagisme et la chute du héros… Ce film n’est que le point de vue de son auteur, et il est bien amené. Les critiques ont fait le même raffut à propos de J.F.K. : quoiqu’on pense de la thèse, il est difficile de nier que l’on ne voit pas passer les trois heures de métrage et que ces qualités formelles son exceptionnelles. Le cinéma n’a pas pour finalité de nous apprendre la vie, la politique où l’histoire mieux que quiconque, il ne fait que véhiculer des idées qui prêtent ou non à discussion ; et si discussion il y a, c’est bien qu’un intérêt pointe le bout de son nez. Oui : ce film ne mettra pas d’accord les millions de spectateurs qui assisterons à sa projection ; heureusement ! N'est-ce pas le propre des œuvres d’auteurs que de prêter à discussion ? Le cinéma est un art, pas un cours ; un spectacle, pas une leçon.
E t puis, enfin, rappelons qu’un film n’est pas uniquement composé d’un seul scénario, alors comment oublier la réalisation emphatique, griffée et totalement maîtrisée du maître ? Les plans soignés dans leurs moindres détails ? Comment oublier que l’argent dépensé dans ce métrage est présent dans chaque centimètre de l’écran ? Et n'oublions ni Depardieu, absolument fabuleux, ni Vangelis, qui nous transporte et nous transportera encore dans plusieurs générations.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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