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Tetsuo

Shinya TSUKAMOTO
(15-16)

Expérimental croisement entre Eraserhead et Crash : entre les cinémas de Lynch et Cronenberg !
Tetsuo invente l'élément de fascination pour le fer, la fusion du corps humain au métal et, sans doute inconsciemment, une forme cachée d'éblouissement pour l'ère industrielle, le règne du fer et ce précieux minérai qui fit de l'homme une machine de guerre. Tetsuo c'est la célébration de l'union entre la chair sanguinolente et le métal, le vivant et le mort, la créature et sa création, le mortel et l'immortel, l'organique et l'inorganique, le chaud et le froid. Comme la métaphore d'un progrès qui ronge l'humanité, l'asservit, détruit son intégrité même, et finira par le noyer.
Tsukamoto peut se vanter d'une réalisation diablement accrocheuse, hypnotique, sauvage, inventive et venimeuse. Stupéfiant.
Tetsuo s'avère être une oeuvre que le grand public ne pourra voir sans nausée, rejet ou cris d'horreur ; film douloureux, épileptique, d'une folie rare, d'une violence redoutable, aux visions perturbantes, ou se mêle le sexe et la mort, Eros et Thanatos. Nulle explications, intrigue plus construite que son pitch : de simples images bourrées d'idées visuelles, tel le plus dément des manga live, aux images qui peuvent se voir comme une réinterprétation nipponne et moderniste de Prométhée.
Ce film exerce une fascination morbide sur moi, morbide et inexplicable.
Voir : Tetsuo 2