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Dark city
Budget = 27 M$
BOX OFFICE France = - / ? - 151 000 - 384 000 entrées
BOX OFFICE USA = 5,6 / 14,4 M$
BOX OFFICE Monde = 27,3 M$
 
Dark city est bien plus qu'une enquête labyrinthique, véritable puzzle démesuré, à l'image de la mémoire vacillante du héros. Il se situe dans un monde vertigineux dont les influences vont de Metropolis au cyberpunk en passant par le polar, les films noir américains ou encore Brazil. Et d'une certaine manière il est le précurseur d'un autre chef d'œuvre qui sortira quelques mois plus tard, avec le succès que l'on connaît : Matrix. Les ambitions sont les mêmes, l'univers radicalement différent ; quoique...
Dark city nous conte les récits parallèles d'un citoyen qui a perdu la mémoire et d'un flic qui enquête sur des crimes pour le moins étranges, véritable Marlowe projeté dans un monde science fictionnel, ucronique et sans âge (bien que baigné par l'influence évidente des Golden Years américaines). Le lien entre ces deux personnages n'est autre qu'un groupe d'êtres à l'emprise saisissante.
Si le film nous prend directement aux tripes c'est grâce à sa façon de manier l'art de l'ellipse à la perfection ; le montage y est cinglant et brillant, le film va à 300 à l'heure tout en maintenant un niveau de réflexion élevé. C'est également un film d'esthète, depuis ces décors qui n'en sont pas moins des personnages à part entière du récit, jusqu'aux couleurs sombres, grisâtres, ombres & nocturnes qui prendront toutes leur saveur lors du final.
Sur la base d'une intrigue épaisse et aux possiblités multiples, imbriquées dans une idée des plus originales, le film nous captive par les incessantes questionnements qu'il nous soumet. Mais bien au-delà du principe, Dark city possède l'ambition de disserter sur les notions de destin, de mémoire, mais surtout sur celle d'humanité : qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains, uniques et libres ? Nos souvenirs, notre passé, notre âme ? Qu'est-ce qui nous construit en tant qu'être et qui fait de nous ce que nous sommes en un temps T ? Est-ce notre passif, notre environnement qui nous détermine à ce que nous sommes devenus, où encore notre personnalité ? La fin tend à prouver que nous ne sommes pas déterminés, que nous maîtrisons notre vie, que nous avons le pouvoir d'utiliser notre passé pour nous élever -en ne retenant que ce qui nous est nécessaire-, que c'est là que réside notre liberté, toute intérieure. En intégrant la notion d'amour, sentiment qui ici défie les lois de la temporalité et du choix, il donne un exemple fascinant de la théorie qu'il développe. De ce fait le film dispose d'un pouvoir d'évocation exceptionnel et illimité.
Petit chef-d’œuvre aussi cauchemardesque qu’envoûtant, aussi paranoïaque que l’histoire de cet homme qui recherche qui il est au milieu d’une cité aux mensonges organisés, qui recherche la vérité d’un monde qui n’a sans doute jamais existé. L’apothéose mystique finale me permet de dire que cette œuvre est un pure joyau du 7ème art, aux teintes métaphysique hypnotisantes.

NOTE : 17-18 / 20

La critique des internautes
 

 


NOTE : -/20

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