Une vraie révolution ! Surtout venant d’un pays 
                  dont le cinéma nous était aussi inconnu que ses 
                  auteurs. L’histoire a de quoi faire vibrer la corde sensible 
                  : l’image du jouet tombant au sol est suffisamment forte 
                  pour lancer un film déjà bien débuté. 
                  De la violence, c’est vrai, mais jamais gratuite : Max 
                  venge les siens, il a tout perdu et le monde ne peut rien lui 
                  apporter. Classique mais en transposant le scénario dans 
                  un futur post-apocalyptique, le réalisateur y gagne en 
                  liberté. Son héros est passé à la 
                  postérité, tout comme le Snake Plissken de chez 
                  Carpenter, grâce à 
                  un acteur fabuleux dans son rôle. Et puis le réalisateur 
                  n’a pas froid aux yeux, il apporte du sang neuf à 
                  un genre souvent sclérosé par ses modèles. 
                  Il filme ses poursuites en voitures comme autant de combats 
                  entre des êtres humains. Très impressionant, une 
                  véritable bouffée de chaleur. Beaucoup de cascades 
                  à couper le souffle, de muscles, de sentiments, de belles 
                  images, bref un parfait spectacle, mieux : un film d’envergure 
                  qui lui vaudra, comme autre succès, d’être 
                  plagié en mille et un mauvais exemplaires. 
                Nouvelle vision : Ce film est en fait la construction 
                  -aujourd'hui un rien maladroite- d'un futur mythe du cinéma, 
                  que les versions postérieures sauront alimenter. Il y 
                  bien ces images de courses poursuites endiablées, ces 
                  véhicules qui hurlent, un Max dont on ne voit pas tout 
                  de suite le visage, de la poussière. Ce 1er film s'impose 
                  en fait comme étant un pur survival des années 
                  70 dont la puissance va crescendo, une "origin story" 
                  qui place ses cartes (le passé du héros, les forces 
                  en présence, le début de la pénurie d'essence, 
                  les décors ici encore verdoyants,...etc). Un histoire 
                  au style unique, néo punk, un monde encore entrapercu 
                  ; un monde encore un peu humain, encore vivant, à l'image 
                  de Max, vengeur encore humain, citoyen moral.
                  C'est une oeuvre visuellement maitrisée, somptueuse mise 
                  en scène, mais qui au niveau du scénario manque 
                  terriblement de structure dans sa première partie ; l'histoire 
                  restant assez limitative, évasive. Une première 
                  partie trop longue, une seconde trop courte. Et des Bad guys 
                  qui, au 21ème siècle, font un peu tâche 
                  plus qu'ils n'effraient.
                NOTE : 13-14 / 20