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Chronicle
Josh TRANK
Budget = 12 M$
BOX OFFICE France = 2 528 / 76 929 - 459 000 - 1 020 000 entrées
BOX OFFICE USA = 22,0 / 64,6 M$
BOX OFFICE Monde = 126,6 M$
 

L'introduction nous présentant de banals personnages de "college movies" pouvait laisser envisager le pire... alors qu'il faut mettre tout cela en parallèle avec le développement futur de l'histoire. Imaginez : le plus commun des lycéens s'empare d'un pouvoir pour le moins extraordinaire, lui donnant justement toute lattitude ; qu'en ferait-il ?
Il est fort à parier que, dans un premier temps, il s'amuserait avec ses nouvelles aptitudes, comme tout adolescent de son âge, avant même de pouvoir le maîtriser totalement. Par conséquent il finirait par déraper, frôlant le drame et se mettant des gardes-fous pour ne plus se faire ; sans pour autant comprendre de façon innée que ce pouvoir physique se doit d'être avant tout contrôlé mentalement.
Le plus banal des quidams jouerait de cette nouvelle puissance en exacerbant sa personnalité, son vécu, son histoire intime, et tout deviendrait une simple question d'ego... Chronicle devient complètement passionnant quant à démontrer comment un être fragile, qui soudain peut maîtriser son destin, sombre dans une ivresse de pouvoir, son éducation déteignant alors jusque sur ces actes (son père est violent ; il devient violent). Son statut de "héros", à la fois de sa propre vie tout comme de "Chronicle", se pervertissant en celui de "méchant", où plutôt d'être humain dépassant sa morale après la mort d'un être cher, libéré de tout ce qui avait été une contrainte pour lui auparavent.
Le film a l'intelligence extrême d'adapter le scénario, sa trame, son évolution, à la personnalité de chacun des personnages, et c'est une chose aussi rare que brillante. Chronicle va concentrer sur 1h30 l'apprentissage de leurs pouvoir par ces ados (soit les 1ères minutes du Spider-man de Raimi), non pas, et seulement, avec le réalisme qui va souvent avec ce type de production à petit budget, mais avec un naturel déconcertant, troublant, qui va nous prendre à la gorge et ne plus nous lâcher. Et le réalisateur s'avère particulièrement génial, de par son sens inné de l'ellipse (le montage va dans le sens de l'histoire, pas dans celui des spectateurs, il ne montre que ce que le héros voit) et son habileté à trouver un angle réaliste à filmer ces chroniques, à s'éclipser derrière son film comme aucun des réalisateurs de la saga "Paranormal activity" n'a jamais su le faire.
Ce film n'est plus de la simple fantasy marvelienne (excellente en général, je le rappelle !) mais un véritable drame humain, centré sur les personnages, un drame très fort et vraiment puissant qui trouve son point d'orgue lors d'une bataille finale ahurissante, vécue de l'intérieure comme rarement, car brouillonne, qui semble à peine pensée et d'autant plus crédible, douloureuse et percutante.
Si ce film prend aux tripes ce n'est donc pas essentiellement dû à la grande qualité de ses SPFX (12 M$ !) mais bien grâce à sa pertinence et à ses choix scénaristiques, sachant faire évoluer ses personnages avec une réelle réflexion ; et de rester tout du long au plus près d'eux. Un réalisme qui dépasse de loin son aspect "found footage" et qui vient s'inscire dans une analyse pertinente : celle du film de (super)-héros et d'un drame humain, très terre à terre.  

NOTE : 17-18 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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