Il a eu chaud, très chaud ! Iznogoud de Patrick Braoudé conserve de très peu son titre (un peu plus de 7 500 tickets) et devient le premier film de l'année 2005 à rester 2 semaines consécutives en tête ; seul bémol : le film chute de plus de 30 % malgré la période favorable des vacances... Par contre ça bouge derrière lui : le combat entre les deux grosses prod' US de la semaine a finallement tourné largement à l'avantage de Mon beau-père, mes parents et moi, suite de Mon beau-père et moi, toujours de Jay Roach et toujours avec De Biro et Stiller en tête d'affiche. Après un succès américain aussi énorme qu'inattendu (273,5 millions de dollars !) le voilà très bien parti en France pour passer 2 millions de rigolards. Le deuxième blockbuster, qui est sorti ce week-end aux States avec l'insuccès que l'on sait, n'est autre que Constantine, avec Keanu Reeves qui, bien loin des scores-phénomènes des 3 Matrix, atteint quand même le demi-million d'entrées ; il lui faudra être seulement assez fort pour rester dans la course.
Espace détente est donc relégué hors du podium de tête et toujours une trentaine de pourcent de déserteurs à son actif. Sur la longueur je crains qu'il ne se fasse dépasser par les bestioles de La marche de l'empereur qui continue à rester très stable avec une chute modérée de 15 %. Par contre, contrairement à d'autres sites je ne le vois pas rattrapper les 2,7 millions de spectateurs de Le peuple migrateur. On l'avait vu vendredi, Robert Guédigian et son Promeneur du Champs de Mars semble vouloir renouer avec le succès ; son dernier film n'avait pas atteint les 70 000 entrées (68 000 pour Mon père est ingénieur ; presque autant que La ville est tranquille en 2001), son dernier succès, Marie-Jo et ses deux amours réalisait à peine le double (127 000). Bref : il faut s'attendre à un carton digne de Marius et Jeannette. Et alors là, surprise ! Pollux emballe exactement le même nombre de spectateurs que la semaine passée et garde sa place malgré la concurrence : le million reste encore un rêve tant la fin des vacances est proche ; mais on peut se surprendre à rêver... Aviator (de scorcese avec Di Caprio) rétrograde méchamment de 4 places et de 36 % pour des scores loin de ses promesses. L'autre excellent "effet-vacances" est attribué à Bob l'éponge pour sa stabilité et déjà près de 400 000 jeunes spectateurs enchantés. Top 10 fermé par L'ex-femme de ma vie de Balasko, qui n'était déjà pas très en forme la semaine passée, et qui lâche cette fois 42 % de fans après 3 semaine d'exploitation ; dure.
Sortie de route (enfin... de la route du top 10) pour Danny the dog (Leterrier), qui ne peut plus atteindre le million et reste un échec pour son producteur, pour Coup d'éclat (B. Ratner) qui perd 60 % de ses spectateurs et devrait déguerpir très vite, ainsi que pour Sideways (Alexander Payne) qui, même s'il chute de moins de 20 %, ne connaitra pas la formidable ascension qui lui a permis de conquérir le public américain.
La dernière entrée est pour Chok dee, un action movie à la française signé Xavier Durringer, et que l'on peut, vu son potentiel commercial, assurer d'un petit démarrage et de résultats en deçà de ce que l'on pouvait espérer. Le Château ambulant (Miyazaki) continu un parcours sans faute grâce à de bénéfiques vacances scolaires ; comment se comportera-t-il dans quelques jours ? Fera-t-il mieux que les 1,378 millions du Voyage de Chihiro ? Mystère, mystère. 30 % d'entrées égarées pour Vera Drake (Mike Leigh), c'est pas très glorieux, mais le film ne perd que 2 positions. La voix des morts perd 50 % de froussards et s'enfonce dans le classement de 5 rangs ; s'en est fini. Même constatation pour Closer, Entre adultes consentants (Mike Nichols), mais avec le succès qu'on lui connait. Le maintient, en terme de rang et d'entrées, de Pinocchio le robot sont aussi fabuleux qu'inutile ; la chute est programmée et l'insuccès assuré. Le dernier trappeur ferme la marche malgré une nouvelle baisse de forme (- 4 places).
Lolita malgré moi n'aura pas eu beaucoup de retentissement, Mar adentro (Alejandro Amenabar) a été boudé par les frenchies (mauvais joueurs ! Non je déconne : les oscars n'avaient pas encore eut lieu !) mais 2 surprises aux forts résultats nous font également leurs adieux : La chute et L'un reste, l'autre part (Berri).
La part de marché des films français est de l'ordre de 46,82 % (- 17 points !) cette semaine ; le cinéma français redevient minoritaire après 2 semaines de règne mais continu de progresser sur l'année : plus de 43 %, soit autant qu'en 2002 à la même époque (alors qu'on était à 28 % il y a un an).