California dreamin'.
Une jeune anglaise zone dans un quartier désœuvré.
Des cris, un langage ordurier (la dernière scène d'accolade entre les deux soeurs est puissamment symbolique), de la violence, une famille dysfonctionnelle, une jeunesse désœuvrée ; de l'émotion profondément enfouie et une étonnante naïveté. Et de la danse.
Voici une description in utero de la partie pauvre de la société anglaise, juste, portée caméra à l'épaule mais avec un beau sens esthétique (la scène nocturne de danse), traversée de séquences sublimes et inoubliables. Il n'y a pas beaucoup de lumière dans Fish tank, à part les émissions de téléréalité débiles et le nouveau petit ami de la mère de famille, celui qui apporte à ce petit monde désenchanté une chose essentielle : de l'attention. Une illusion de famille dans un scénario à la puissance incommensurable, le film décrivant comme rarement la toxicité de certaines familles et ses conséquences désastreuses. La violence engendre la colère, et parfois le drame, si l'on n'est pas capable d'y mettre fin par soi-même.
L'un des premiers rôles de M. Fassbinder. La jeune Katie Jarvis méritait une tout autre carrière.