Quelques jours avant la relève, une unité de déminage subit une perte tragique et voit arriver un nouvel élément. Une tête brûlée, tendance suicidaire.
                  Depuis une tension naturelle induite par son sujet, Démineurs parvient à aller encore au-delà de sa thématique, sans paresse aucune. 
                  Le scénario se construit en  tension constante, depuis l'histoire de ces hommes qui jonglent avec une mort des plus violentes, jusqu'à un montage performant qui sait comment se resserrer au moment le plus opportun ; en passant par une tension psychologique que l'insolence et le caractère indiscipliné du sergent -accentué par le milieu hostile du décor (l'Irak)-, rendent extrêmement anxiogène. De plus sa trame, un peu brouillonne mais consciente de toute les problématiques induites par le terrain irakien, explore avec justesse et une quasi exhaustivité ce nouveau bourbier américain.
                Incisif, stressant, juste, puissant, emprunt de testostérone, Démineurs est également un film de guerre original par son approche, autant que par son traitement. Sa mise en scène, extraordinairement lisible, reste au plus proche de ses héros, simples humains, et ne manque jamais de nous emporter : la toute première explosion (le film est encadré par 2 séquences explosives) est magnifié par un ralenti qui tranche avec une mise en scène caméra à l'épaule, intuitive et très fine.