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Zatoïchi
Budget = ? M$
BOX OFFICE France = 907 / 9 247 - 90 000 - 259 000 entrées
BOX OFFICE USA = ? / 1,1 M$
BOX OFFICE Monde = 34,2 M$
 

Un film éblouissant qui va bien au-delà de sa violence graphique aussi bien dosée que jouissive : Beat Takeshi redonne vie à la saga mythique des Zatoichi (26 épisodes !).
Le masseur aveugle, expert dans le maniement du sabre, va aider la population locale contre un gang de raquetteurs. Scénario ultra basique et extrêmement classique, tissant sa toile depuis les westerns américains jusqu'aux films de gangsters, en passant par les séries TV. Cependant Zatoichi est traversé de plusieurs intrigues, laissant quelque peu la principale sur le côté pour se concentrer sur de multiples personnages, haut en couleur, qui fonctionnent très bien en parallèle.
C'est ensuite le compromis idéal entre l'hommage sincère et modernisme, puisque l'on retrouve tout l'esprit du cinéma de genre japonais : des couleurs pâles et grisâtres, des décors évocateurs, beaucoup de pluie, de la musique respectueuse et des thèmes bien rodés. Le Zatoichi originel vous explose à la figure, on se sent vite embarqué dans un univers à part, plein de ronin, de samouraï errants, de vengeance aveugle, de débordements sanguinolents, jamais exempt de surprises ; le thème principal restant, à mon sens, le travestissement, celui du corps, celui de l'âme... les personnages n'étant jamais vraiment ce qu'il paraissent.
Et puis il y a Kitano qui, revisitant un passé sans nostalgie aucune mais avec respect, apportent une solide dose d'humour local, construit, varié et irrésistible (le fou qui court, l'apprentissage du combat avec des bâtons...), qui trouve son point d'orgue en un final qui passe de la comédie musicale en une conclusion à l'ironie mordante et morale. Il rend hommage dans un quasi noir et blanc où les giclettes de sang rougeâtre explosent sur l'écran (même si les effets numériques ont vieilli...), au travers de séquences de combats éloquentes, impressionnantes et sèches, au service d'une histoire de vengeance ; de David contre Goliath.
Et le plus beau c'est que le film a été couronné à Venise : la réalisation du maître, peut-être ce qu'il a fait de mieux à ce jour, toujours, me semble-t-il, plus à l'aise dans les films mouvementés (Cf. Violent cop) : il parvient à sublimer -au milieu d'une bonne dose d'extrême violence- un simple parapluie, jouer avec de la musique hors champs ou faire d'une scène de danse une parabole sur la renaissance d'un être ; chaque plan est un régal pour les yeux, et il faudrait savoir s'y arrêter dessus, leur assemblage subtile en fait une merveille, au-delà du simple regard.
Oui, il serait vraiment dommage de s'arrêter aux magnifiques effusions de sang...

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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