Une oeuvre simple et dépouillée qui tranche formidablement 
                  dans la filmographie d'Aronofsky. Un film profondément 
                  humain, à la sensibilité virile qui offre à 
                  Rourke un rôle taillé sur mesure qu'il épouse 
                  de la plus intense des façons puisqu'il se fond complètement 
                  dans ce personnage exibant son mal-être, sa déchéance, 
                  à la fois sur le plan physique et humain ; la déchéance 
                  d'un homme qui a raté sa vie sur tous les plans, un homme 
                  qui appartient à un passé glorieux et lointain 
                  (celui-ci ayant forcément ampiété sur le 
                  reste...) et dont la seule bouée de sauvetage reste, 
                  donc, son job de catcheur, métier qu'il ne peut plus 
                  pratiquer, l'âge n'aidant pas. L'histoire d'un homme qui 
                  s'effondre et terminera (spoiler) sa vie sur une espèce 
                  de suicide déguisé et moliérien. Filmé 
                  caméra à l'épaule, de plus en plus près 
                  des corps, ces corps qui n'ont plus grand chose de décent 
                  (à la fois pour le catcheur et la gogo girl), ne sont 
                  plus que le dernier lien de ces êtres avec leur propre 
                  humanité, comme le penserait volontier un Cronenberg 
                  ; les images sont crues, charnelles, indécentes, sanglantes. 
                  De la simple barbaque. Pas le meilleur film de son réalisateur, 
                  mais une oeuvre poignante et fulgurante.