Une reconstitution toujours aussi sublime et du meilleur goût, 
                  amplement soulignée par une photo aussi marquée 
                  que remarquée ainsi que des décors grandioses, 
                  un réalisateur toujours au meilleur de sa forme -certains 
                  diront "trop maniéré"-, détaillant, 
                  magnifiant, décortiquant et soulignant à la manière 
                  d'un Sherlock de la caméra, soulignant le jeu de Downey 
                  Jr, qui lui nage dans le plus grand raffinement humoristique. 
                  
                  La musique y est par ailleurs particulièrement efficace 
                  et ses sonorités très travaillées. Voilà 
                  pour la scène et ses décors : mais il y a également 
                  un scénario empli d'émerveillement, de folie, 
                  de détails croustillants, légèrement barré, 
                  où les bastons sont autant intellectuelles que physiques 
                  -bastons au petits oignons dont la dernière ne sera pas 
                  des moindres !- et des personnages toujours aussi finement ciselés 
                  ; le jeu final s'imposera comme une espèce d'apothéose. 
                  
                  Mais tout n'est pas si rose au royaume de Sa Majesté 
                  : car le film parait s'étirer pesamment en sa première 
                  partie, paliant par l'humour le flou d'une enquête qui 
                  manque de saveur, de mystère, de rebondissements ; les 
                  personnages en ressortent grandis mais le spectateur se détâche 
                  peu à peu de l'intrigue. Il y a également d'autres 
                  explications à cette baisse de tonus scénaristique 
                  : les déductions et les calculs de Sherlock sont un peu 
                  poussifs, moins pertinents (Cf. la scène du train) que 
                  lors du fameux "jeu final" que j'évoquais plus 
                  haut où tout le film s'éclaire et se révèle 
                  à nos sens, l'univers de ce nouveau film n'est peut-être 
                  pas assez "londonnien", trop aéré. Sans 
                  doute que la limpidité de Moriarty y est également 
                  pour quelque chose, peut-être que le thème plus 
                  historique que fantasmagorique de la guerre et du terrorisme 
                  affadit notre intérêt (exit le mystère des 
                  sociétés secrètes). 
                  Le film se termine sur une note suffisamment délicieuse 
                  pour lui pardonner ses défauts... en partie seulement.