La guerre des I.A.
Ares a tout d'abord un peu de mal à se dégager de la structure scénaristique du second opus (les luttes d'entreprise, le vol de données, l'ordinateur retrouvé avec des secrets à l'intérieur...etc)..
L'histoire tourne finalement autour d'une guerre industrielle pour l'appropriation d'un complément de logiciel absolument révolutionnaire : un élément de code qui permettrait aux créations de l'IA de persister dans notre monde réel. Avec toutes les applications, bonnes et mauvaises, que cela implique.
La licence Tron est, par essence et depuis le début, profondément originale, pour ne pas dire, parfois, trop en avance sur son temps. Ce Tron : Ares n'est jamais désagréable à regarder mais il lui manque un fond beaucoup plus épais pour emporter notre adhésion la plus complète. Mais d'emblée il faut saluer comme il se doit la musique de Nine Inch Nails qui épaissit parfaitement l'atmosphère techno-urbaine, composition jamais formatée et même étonnante dans une telle production.
Outre quelques incohérences délicates (le code 3.0 qui se trouve dans la Grille des années 80 ? La petite amie du fils Flynn qui ne paraît pas avoir disparue au bout de quelques minutes d'existence dans le monde réel...), Tron Ares rate surtout et formidablement tout axe de réflexion autour de l'lA, notamment en ce qui concerne son indépendance / dépendance vis à vis de son créateur. Et pourtant il y avait de quoi disserter durant des heures.
Finalement Tron Ares c'est 100% action et 0% émotion : Leto n'est vraiment pas assez nuancé, entre son personnage du début, qui aurait pu tenir du Terminator -tout comme les soldats numériques et la méchante- et qui, de manière par ailleurs bien trop limpide, devient soudainement et guère subtilement le "bon logiciel".
NOTE : 10-11 / 20