Simetierre.
Suite au décès de leur père, un frère et sa demi-soeur vont vivre dans une famille d'accueil : une femme seule ; ou presque seule.
Bring her back se construit entièrement et profondément autour du sentiment d'étrangeté, celui naturel de certains personnages -dont ce petit graçon muet-, autour du trauma des protagonistes qui ressurgit ça et là, autour des secrets familiaux qui entravent leur existences et, enfin, autour de situations extrêmement perturbantes, surprenantes, qui ne vont jamais ou rarement dans le sens qu'on leur prête. De plus le scénario brasse plusieurs thèmes probants -la mort étant la thématique principale, le moteur de l'histoire, mais également l'enfance, le handicap, la sorcellerie, les services sociaux...etc- et met en scène des personnages amples, fascinants, tous plus où moins perturbés, entravés, évoluant dans un monde trouble et traumatique.
Proche du cinéma de Ari Aster, l'histoire pourrait paraître trop claire (le titre V.O. est sans nul doute trop limpide), mais le film maintient quelques zones d'ombres salvatrices, de nombreuses images demeureront gravées en nous à jamais, justifiant à elles seules le classement sévère du film, et cette fois les frangins assurent vraiment derrière la caméra, enfin libérés d'un scénario convenu, maintenant le spectateur dans un état quelque peu hypnotique, ne lâchant jamais le morceau dans ce conte noir et désespéré, violent et sadique, à la poésie macabre, prégnante et enveloppante.
L'interprétation de Sally Hawkins est absolument colossale, à la fois terrifiante et touchante, marchant sur les traces de J. Nicholson dans Shining ou de C. Bates dans Misery.