Sailor l'impulsif, Lula l'amoureuse
transie. Le heavy metal, le King, le jazz de Angelo Badalamenti
et toutes les ambiances musicales qui composent ce road trip comme
un chemin de vie ; une longue demande en mariage.
Plus abordable que certaines œuvres du maestro Lynch, il
y a une alchimie particulière entre des acteurs complètement
possédés, une réalisation hypnotique, une
musique vibrante, un montage qui privilégie les inserts
et une photo aux teintes parfois étonnantes.
Car Sailor et Lula c'est avant toute chose
une galerie de personnages violents et sexués, tous plus
fous les uns que les autres. Les deux protagonistes principaux,
blessés et réunis par la vie, ne recherchant que
leur plaisir hédoniste, ne cherchant qu'à se construire
et construire leur propre monde idyllique. Métaphore de
l'amour-passion, Wild at heart est une love story
d’une originalité inégalable et en même
temps il faudrait beaucoup plus de temps pour énumérer
et analyser en détails toutes les thématiques de
ce film : l’évasion spirituelle et corporelle, les
vices humains, la réminiscence, la vie et le sexe comme
indissociable, la violence et la mort… tout cela brodé
au travers de ces personnages forts et très représentatifs
de la folie de l’homme des temps modernes. L’alternance
de scènes hystériques,émotionnelles, durs,
rapides donne un sentiment de vertige prodigieux, d’ivresse
que la bande-son parvient effectivement à exploiter à
merveille. Lynch s’attarde sur des détails, les distille,
pose de questions, montre le monde avec impudeur et réalisme,
de même que ses curieux occupants. Les acteurs (Cage en
tête) se donnent à fond dans leur rôle.
Génial. Un film sur la recherche du paradis terrestre,
un film qui fait mine de nous enseigner la vie tout en la caricaturant.
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