Emmanuel CARRERE

Un film de fou. Ou l'histoire d'un homme qui jurerait avoir eu une moustache et l'avoir rasé depuis peu ; la perte d'un passé tout entier comme clé de voute de ce scénario. Voici une psychose (?) traité de façon carré (la réalisation est un peu fade, la musique ne va pas avec le film) mais prenante, sans grande surprise mais de façon convaincante. Le dénouement ? L'auteur avait plusieurs choix hollywoodiens : le twist du rêve, le coup du polar finallement réaliste ou la plongée dans le fantastique (celui de Mémoire effacée, par exemple). Mais ce film est français et, si l'auteur mixte un peu les choix (le premier et le troisième, très subtilement), la conclu est évasive et vaporeuse, pour ne pas dire "space", la boucle étant bouclé de façon presque trop logique. Un traitement qui s'enlise parfois un peu (le voyage à Hong-kong) pour un cas d'amnésie ou un homme est tout le temps rattrapé par un tout autre présent. N'est pas L'échelle de Jacob qui veut...