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J'ai rencontré le Diable

Kim JEE-WOON
(15-16)

L'histoire s'ouvre sur un crime long et absolument odieux, viscéral, choquant. Une oeuvre aux images léchées, tranchées d'un bleu ou d'un jaune classique mais terriblement efficace. Mais la véritable qualité de ce film c'est de tromper son monde : on se surprend à croire à un nouveau film de serial-killer, le penchant coréen de Seven, mais tout est trop rapidement posé ; le visage de l'assassin dès les 1ères images, puis son identité, les lieux du crime, ensuite vient une traque rapide et une confrontation entre le bourreau et le mari de la victime, quasiment en début de film. Il s'agit de tout autre chose. Car le double parcours du tueur psychotique et du mari fou de rage et vengeur se croise pour une raison obscure qui va elle aussi bien vite s'éclaircir. La loi du talion va trouver ici une drôle de définition, dépassée par une espèce d'escalade de la folie, mêlé de perversité, ou les liens de causalité s'emmêlent, les rôles de proie et de victime deviennent flous dans ce qui restera un monument du baroque gore, de la violence sadique et assumée, traversé de scènes inoubliable (le massacre dans le taxi, la scène du couteau planté dans la main, le rencontre avec l'ami cannibale). Petit à petit on en vient à se demander qui est le Diable du titre (peut-être le véritable Démon, celui qui tire les ficèles ?)... La dernière image, tremblotante, est absolument exceptionnelle tant sa signification bouleversante est lourde : le vengeur est tombé sans doute plus bas que le bourreau et il se rend compte qu'il n'a pas ressuscité sa femme... voir fait plus de mal que de bien. Ou l'art de faire basculer un film proprement immoral en quelques secondes. Une oeuvre sur la fine frontière entre le Bien et le Mal. Rare.

 

La critique des internautes
 

 


NOTE : -/20

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