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8th Wonderland

Nicolas ALBERNY - Jean MACH
(15-16)

Un V... pour Vendetta à la française ? Une oeuvre révolutionnaire ? Et personne, ou si peu ne connait ce film ??? Le ton est donné : nous avons là une oeuvre politique comme on n'en fait plus dans ce pays, une oeuvre provoc, social, un film qui reprend le thème de la guerre souterraine, de la résistance à la pensée massive, mais le modernise puisqu'abordant les thèmes de la religion ankylosée dans ses pratiques archaïques, la peine de mort et son ambiguité, le pseudo pouvoir de la TV poubelle ainsi que ses dérives, l'économie d'exploitation au profit des plus riches qu'est devenu le libéralisme, le nucléaire iranien...etc. Ce film narre la mise en place d'une société parallèle, un pays virtuel, qui va essayer de corriger toutes les erreurs de l'humanité et partir en croisade contre les aberrations que nous offre le monde moderne et injuste dans lequel nous vivons sans chercher, ou si peu, à le changer ; 8th wonderland est une société philanthropique et anarchiste (pas de dirigeant mais des lois morales qui servent la communauté). Une oeuvre chatouillante, très ambitieuse, très maline, parfois un peu didactique (les news qui nous mâchent un peu tout le travail de réflexion... à moins que ce soit un parti-pris scénaristique !) mais totalement lucide sur notre société et ses travers, ces pseudo démocraties mamouths ; un film blindé d'idées savoureuse et drôles, loin d'être dénuées de sens ni de second degré (les capotes au Vatican, la dinde de Thanksgiving mise en parallèle avec les condamnés à mort, les footballeurs qui fabriquent leur chaussures au Tiers-monde, la traductrice qui sert ses idées, la reprise du fameux poing levé lors des J.O....etc). Ce film est un brillant appel au terrorisme intellectuel mais n'est jamais déconnecté de la réalité (les dérapages... c'est le rôle de Mc Lane dans le film : il se sert de l'idée pour son propre profit), un scénario contre l'individualisme, parfois joliment naïf mais toujours frais et original, et finalement très "actuel" (8th Wonderland pourrait être mis en parallèle avec le rôle de Facebook et Twitter en Afrique du Nord dernièrement...). Il est également frais par sa forme surprenante : un scénario évoluant avec beaucoup d'intéret, un rien de mystère pour nous tenir en haleine (le webmaster fantôme, le supposé usurpateur, le rôle de l'intro) et une mise en scène vraiment osée, très "télévisuelle", en tout les cas vouée au Dieu Ecrann sous toute ses formes. Un final lucide, une fois de plus, mais optimiste, et un parallèle avec les cafards absolument... terrifiant ?
Qu'un aussi excellent film ait été boudé (?) par le cinéma français et ses stars, qu'une oeuvre aussi ambitieuse, quoiqu'on en pense, ait été lancée avec autant de discrétion alors que le paysage cinématographique français est sclérosé par des comédies de fin de soirée qui nivellent la cinématographie du spectateur lambda par le bas mais enrichissent leur producteur, c'est tout simplement une HONTE !!! Que manquait-il à ce film ? De grands acteurs couillus autres que A. Lear, N. Aliagas, Action discrète ou J. Lepers ? Un distrib moins frileux ? Les moyens de ses ambitions ? D'ailleurs c'est la première fois qu'une de mes critiques d'un film français est aussi longue !!!