Vengeance de profs : ou comment imposer le respect...
                  Aussi cynique que gorissime et excitant au possible, ce film 
                  est une vision décapante de la jeunesse et de la société 
                  japonaise : la course à la réussite, la compétition 
                  impitoyable que sont les études, la solution radicale 
                  proposée pour mettre fin au chômage (des vieux 
                  et des jeunes) et la vision jusqu'au-boutiste de la télé-réalité 
                  en font un film d'une violence rare, d'une extrême perversité. 
                  Métaphore ultime de la vie moderne dans la société 
                  japonaise, où celle-ci semble se réduire le plus 
                  souvent à vivre ou mourir dans la ruche sociale des méga-cités. 
                  Et il n'oublie d'ailleurs pas de prendre le temps de fouiller 
                  les personnages principaux même si le Battle royale est 
                  un pur jeu de massacre sans état d'âme où 
                  les victimes sont de la chair à canon pour de supposés 
                  médias. Très sauvage et politiquement incorrect 
                  sans ne jamais renier pour autant son appartenance à 
                  la série B : on y perçoit du "Rollerball" 
                  et un emprunt à "Wedlock".
                  La partition musicale est superbe (mi-classique, mi-horrifique), 
                  le réalisateur a un bon sens de l'image et du montage. 
                  Bref c'est un vrai plaisir, jamais totalement gratuit : en substance 
                  le scénario nous explique que l'on trouvera toujours 
                  une bonne raison de se haïr... nous sommes tous des tueurs 
                  en puissance, surtout lorsqu'il s'agit de survie ; dans une 
                  situation extrême, aux enjeux extrêmes, il n'y a 
                  plus d'amis, seulement des adversaires potentiels, plus de liens 
                  amicaux ou même sociaux, mais des compétiteurs. 
                  Cependant la vision n'est pas entièrement négative, 
                  puisqu'on nous démontre que l'entraide et un brin d'humanité 
                  savent émerger, même d'une telle situation.
                NOTE : 15-16 / 20