Antiviral

Un terreau scénaristique fertile : prendre l'excuse de la science-fiction comme base critique d'une véritable dérive des aficionados de stars, ces nouveaux dieux modernes. Au point où, par imitation voir mimétisme extrême, ceux-ci s'injectent les maladies de leurs idôles, voir dégustent leurs cellules sous la forme de steak ! Le principe est fou mais, plus qu'une métaphore, c'est un regard acide sur l'extrême bétise humaine dans nos sociétés embourgeoisées et rongées par un manque d'idole religieuse (?). C'est un film maladif, aux nuances blanchâtres insistantes, écoeurantes ; on sent même la "patte Cronenberg", époque Frissons et Rage : charnel, clinique, glauque et virginal à la fois. C'est tout de même assez longuet, tournant un peu et frénétiquement autour d'un thème et de son héros, mais le but est en partie atteint : après la projection on se sent fébrile. La réalisation est par ailleurs prometteuse : très organique, s'intéressant principalement au corps (merci papa !), quoiqu'un peu rigide. Manque au film de s'ouvrir un peu plus : le principe aurait pu être poussé un peu plus loin, il aurait pu rester centré sur l'aspect social ou alors en faire un vrai thriller. La dernière demi-heure est même plutôt insupportable... on se détache peu à peu de l'oeuvre et il est temps que cela s'arrête.