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EDITORIAL d'OCTOBRE

Le cinéma en général et le cinéma fantastique en particulier ont toujours su exploiter de rentables filons jusqu'à la corde… mais ça tout le monde le sait ! Et notamment avec l'invention des serials à l'époque du muet (le spécialiste français étant Louis Feuillade), des séries (James Bond, Fu Manchu, Docteur Mabuse…etc) ou des suites en tout genre (depuis fort longtemps mais avec adjonction de "numéro" depuis Le parrain 2) et des erzats tel que Le frère le plus futé de Sherlock Holmes, Queen Kong, Lady Frankenstein, I was a teenage werewolf (ou Frankenstein), Gappa, le descendant de Godzilla sans oublier les nombreux "fils de…" (Ali Baba, D'artagnan, Dracula, Frankenstein, Géronimo, Kong, Lassie, Monte Cristo, Robin des bois, Sinbad, Spartacus, Tarzan, les Mousquetaires, le Cid…) et autre "fille de…" (D'artagnan, Dracula, Frankenstein, Fu Manchu, Jack l'éventreur, Mata Hari, Loup-garou…). Il ne manquait plus qu'une corde à l'arc de producteurs aux dents longues : le crossover. Kesako ? Et bien c'est tout simplement la rencontre (au sommet… de l'affiche, donc) de 2 mythes sacrés du cinéma qui ont déjà fait leurs preuves au niveau de la rentabilité, chacun de leur côté. Bref, le plus récent exemple pour illustré ces propos est, bien sûr, Alien Vs Predator.
Mais à quoi ça sert donc mon brave monsieur ? Comme on l'a dit, le but premier est l'argent, les pépettes, les patates, le pognon, le fric… en prenant les fans de deux sagas différentes (autre exemple, accouché dans la douleur, mais qui a cartonné : Jason contre Freddy), donc des publics parfois radicalement différents, il y a des chances que les entrées du produit alors mixé soient multipliées par... 2. Logique. Maintenant, soyons honnète, le combat (en règle général, les 2 mythes en présence se bastonnent grave) au sommet qui nous est proposé reste assez alléchant et, en tant que fan ou cinéphage, on se lèche les babines de voir une rencontre pourtant improbable… et justement, c'est à ce niveau que la magie opère : des personnages avec leur propre mythologie, leurs propres caractéristiques, leur background viennent se frotter à un autre univers différent, parfois surprenant, voir antinomique. Alors comment ne pas saliver devant un Dracula contre Frankenstein ou un Dracula prisonnier de Frankenstein, un Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur (logique, non ?), un King Kong Vs Godzilla (c'est beau l'harmonie des peuples...), un Docteur Jekyll et le loup-garou (plus profond qu'on ne le croit à la vue de la double personnalité des gugusses en présence) ou un Orloff et l'homme invisible (je rappelle à mes lecteurs que tous ces films existent !) ? Et puis ce sous-genre permet de remettre sur les rails des monstres vieillissant et fatigués, de ressortir du placard des légendes pour les faire découvrir à une autre génération, de leur donner un second souffle et de mettre un peu de beurre (oui, c'est un jeu de mot) dans leurs épinards respectifs. Comme je le disais, ce genre de meeting est très caractéristique du cinéma fantastique et plus particulièrement du genre horrifique. Mais il faut savoir que beaucoup de producteurs se sont frottés au crossover, et par conséquent beaucoup de genre… de la comédie (Les 2 nigauds ont ainsi rencontré Jekyll et Hyde, la momie, Frankenstein et l'homme invisible) au péplum (Hercule à la conquète de l'Atlantide, Hercule contre les vampires, Ulysse contre Hercule, Samson contre Hercule, Hercule, Samson et Ulysse ; notez la recherche dans les titres…) en passant par le film de cape et d'épée (Zorro et les 3 mousquetaires ; et pourquoi pas ?) ou le film de catcheur (Santo, le mexicain, a rencontré des momies dans Les momies de Guanajuato et La vengeance de la momie ainsi que Dracula –et son trésor) sans parler des crossover entre genre : Maciste contre Zorro ou Les 3 stooges contre hercule. Par contre ce type de cinéma, s'il brille dans de multiples aventures, n'en est pas moins resté essentiellement américain, hors mis quelques incursion italienne (les péplums sus-cités) ou japonaise (comme dans Mothra contre Godzilla) ; business is business mon cher. De même il faut bien avouer que peu de ces films sont restés dans les mémoires collectives- un problème qualitatif sans doute- et tous, sans exception, sont des séries B voir Z (la liste serait encore longue) aujourd'hui tombées en désuétude… enfin presque, puisque que l'on trouve des traces de ces expériences à travers toute l'histoire du cinéma jusqu'à depuis peu où l'on ose à nouveau confronter de grands mythes (dans Underworld ou La ligue des gentlemen extraordinaires) ; une nouvelle mode -que d'aucun appelleront "manie"- vers laquelle les studios, friands de recyclage, s'engouffrent les yeux fermés. Apparu dans des comédies au milieu des années 50 (lucides quant à ce qu'elles faisaient, finallement, puisqu'elles en rigolaient !), puis réapproprié par les peplums des 60's puis par les films d'épouvantes des 70's ou des 80's (qui ont ainsi vu naitre La brigade des monstres (Monster squad) ou encore Waxwork où tous le bestiaire du ciné fantastique classique y passait), on a quand même l'impression générale que les plus récents de ces films connaissent un traitement plus honorable... Maintenant à vous d'imaginer de quoi sera fait demain : Zorro contre le fils de Godzilla ou Vendredi XII n° 13 ? Le choix est délicat...