Même constat en France qu'aux USA : le b-o fait une indigestion de papillottes avant l'heure ! Effectivement bien loin des 65,6 M$ de Narnia ou des 50,1 M$ de King Kong, le premier week-end de La nuit au musée (qui s'est un temps appelé "Une" nuit au musée et ce changement crétin semble faire perdre au film son côté... magique) redonne quand même un tout petit coup de fouet au rennes du b-o américain ; son auteur n'est autre que Shawn Levy, qui avait déjà sévi avec Treize à la douzaine (27,6 M$) et La panthère rose (20,2 M$), et il semblait tellement seul au rayon "films familials" qu'il ne pouvait que sortir vainqueur et finir comme LE gagnant de cette fin d'année. Champomy ! Car le second tour de traineau de A la recherche du bonheur (comédie dramatique avec Will Smith, de G. Muccino) n'est qu'à demi-étonnant : il permet quand même au film de se voir déjà remboursé, de prendre une petite option pour atteindre les 100 M$ de recette (si les vacances le carressent un peu plus dans le sens du poil) et de devenir le 2ème "gros" succès de décembre. Pas si mal. Que pense les américains de Rocky ? Et bien, après un démarrage mercredi à hauteur de 6 M$, le week-end de Rocky Balboa (S. Stallone) se fond dans le fond de l'histoire de la fameuse saga : en-deça de Rocky 3 (16 M$), Rocky 4 (20 M$) et Rocky 5 (14 M$) ; on peut déjà lui prédire une carrière moins phénoménal que sa seconde et troisème séquelle (125 et 128 M$) mais entre celle de Rocky 5 (40,9 M$) et Rocky 2 (85,2 M$), vu la vitesse où les films d'aujourd'hui quitte les cîmes du b-o ; une opération commerciale (mais les critiques sont assez bonnes...) aussi opportuniste que réussie.
Plus difficile risque d'être le Noël de Raisons d'Etat de et avec Bob De Niro... cette histoire imagée de la CIA, avec M. Damon, A. Jolie ou encore J. Pesci, possède un lourd handicap : son budget. Après s'être fait remarquer avec le remarquable Il était une fois le Bronx (17,3 M$ de recette), De Niro devra compter autant sur les vacances (mouais... pas le film approprié) que sur un excellent bouche-à-oreille. Et c'est pas gagné... Le "perdant" de la semaine dernière reprend du poil de la bête : le deuxième version de Le petit monde de Charlotte (la première est un cartoon datant de 1973), par Gary Winick, avec Julia Roberts et Dakota Fanning ne perd que 2 rangs et s'endurcit la couenne auprès des petits bambins dont c'est le seul film récent qui leur semble destiné. Point encore de succès, mais un sursaut. Mais il y a pire : les américains n'ont rien mis dans les chaussettes d'Eragon (gros navet ?)... et son second week-end le confirme aisément : il effectue la plus grosse chute du Top 20, descend de 3 branches de sapin et commence à avoir les boules de ne pas pouvoir ni atteindre la barre minimum de 100 M$, ni celle de son remboursement territorial. Quatrième nouveauté du bloc Top 10, We are marshall est le nouveau film de McG, auteur des pétaradants Charlie's angel 1 (40,1 M$ pour son lancement) et de sa séquelle (27,6 M$ sur trois jours) et il débarque à un moment opportun : ce film sur le foot US se pointe juste avant les playoffs NFL ; mais les américains attendaient un film sur un tout autre sport : la luge !!! Happy feet (George Miller) est seul au sommet... bien seul... bien seul... bien seul... etc. La crêche du Top 10 fait une standing ovation à La nativité, de Catherine Hardwicke et avec Keisha Castle-Hughes ; l'effet Christmas. The holiday, de Nancy Meyers, avec Cameron Diaz, Kate Winslet et Jude Law, fait partie de ces gros films boudés par le public ; un de plus.
C'est le Père fouettard qui attend Apocalypto de M. Gibson (encore une très grosse chute : 7 places cette semaine), Blood diamond, de Ed Zwick, avec Leo Di Caprio, Jennifer Connely et Djimon Housoun (- 4 places), Casino royale (M. Campbell) -en passe de se voir remboursé- et Enfants non-accompagnés.
La fin de classement n'est guère plus gai : quand Santa Clause 3 de Michael Lembeck, ne perd que 2 rangs, Deja vu de Tony Scott devra prendre du Citrate de Bétaïne, quand aux Voisin contre voisin, de John Whitesell, et Borat, les salles semblent gavées. On s'attendait à l'entrée en matière de La cité interdite par Zhang Yimou qui effectue ainsi un meilleur apéritif -sur 60 écrans- que pour Le secret des poignards volants (0,4 M$ -sur 14 screens- mais 11 au finish...) ; mais on n'attend pas de miracle même après la sortie extrêmement dicrète de Ride alone for thousands miles. Ils ne restent de la place que pour le toujours strong Volver (P. Almodovar), qui attendait son tour en 21ème position depuis quelques semaines et reprend un peu de bûche glacée après 3 week-ends de diète.
Certainement plus de cadeaux pour The queen de S. Frears, ni pour L'incroyable destin de Harold Crick, de Mark Forster, ni pour Babel d'Inarritu, ni pour Dreamgirls de B. Condon, avec Beyoncé, Jamie Foxx et Eddie Murphy, ni pour Le pôle express, version IMAX, et ni pour Les infiltrés de Scorcese. Vous pouvez replonger le nez dans votre foie gras !
Sorties de Lettres d'Iwo Jima (Eastwood) et de Vénus (de Roger Michell) avec pour tout deux de belles moyenne par copie : 18 000 et 12 000 $ ; à suivre.