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Sirat
Oliver LAXE
Budget = 0,8 M€
BOX OFFICE France = 1 710 / 18 994 - 189 000 - (? 000) entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = ? M$
 

Sirât al-mustaqîm : Bienvenue en enfer.
Sirat a tout du film de sensations, un voyage sensoriel puissant et choquant qui nous fera passer par tous les stades émotionnels.
Depuis la longue séquence de rave hypnotique jusqu'au road trip improvisé, du road trip au thriller le plus pur, le plus cristallin et surtout le plus efficient. Mis à mal par un scénario qui va là où l'on ne l'attend jamais, on sort de la séance rincé, secoué, épuisé, vidé. Un moment de cinéma rare.
Sirat nous prend par la main dès le départ et nous pose un masque sur les yeux : le masque de la musique qui nous accompagne constamment en fond sonore et nous met en trance, le masque d'une réalité distordue (les échos lointains d'une guerre, peut-être même de la fin du monde), le masque d'un scénario qui se refuse catégoriquement à filer en ligne droite, nous prenant à revers, nous fragilisant, nous emmenant de surprise en surprise, changeant régulièrement de ton. L'histoire se plait à nous égarer : depuis l'enquête de départ -un père recherchant sa fille disparue-, pitch d'un film qui s'oubliera petit à petit, effaçant ce que l'on pensait être le coeur du sujet, se métamorphosant alors en une œuvre anti-initiatique. Et ce jusqu'à nous faire croire en un nouveau "More" avant de virer soudainement au road movie, en route sur les chemins accidentés du désert marocain, jusqu'à, finalement, plonger dans l'horreur, façon réaliste, empruntant quelque peu au fameux Salaire de la peur. Sirat ne manque pas de nous asseoir au fond de notre siège, jamais confortablement, de nous secouer comme rarement le cinéma d'aujourd'hui en est encore capable.
Le film en impose grâce, également, à l'importance capitale de cette musique qui nous enveloppe, elle aussi surprenante, nous mettant dans un état second afin de mieux nous "cueillir" la seconde d'après. Ici l'atmosphère y est brûlante, les paysages jouent un rôle à part entière dans l'oeuvre, aussi beaux que mortels.
Il y a enfin ces personnages cassés, freaks fracassés par l'existence (ce n'est pas un vilain mot dans ma bouche : d'ailleurs le t-shirt hommage à Tod Browning me donne raison...) qui ne cherchent qu'à échapper à un monde laid via la trance, échapper à un passé, à un destin que l'on devine difficile. Des âmes égarées qui rencontrent une âme qui va s'égarer.
Sirat est assurément une expérience comme on n'en connait peu : à voir absolument en salles.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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