Sous ce mauvais titre de film d'action DTV se cache le nouveau bijou du maître Aronofsky.
Hank est un joueur de baseball qui a raté sa carrière pro à cause d'un accident, il vit à New York, aime Yvonne et l'alcool. Il va bientôt se retrouver impliqué avec la mafia russe locale, dans une affaire dangereusement violente. Très.
Caught stealing est un bol d'air dans le cinéma actuel, une véritable boule d'énergie survitaminée : sans nul doute LE film le plus vivifiant de l'année !
Aronofsky change de style et de thématique, plus réaliste que la majeure partie de ces oeuvres précédentes. L'intrigue à propos de la clef fonctionne à plein régime, même si elle tient à peu de chose, elle nous tient en haleine. Pourquoi ? Parce que l'auteur mise absolument tout sur ses personnages, notamment son héros du quotidien dont le parcours roué de coup n'a rien à envier à celui d'un certain John McClane. A cela s'ajoute une série de portraits croquée sur peloche, avec un bon gros grain, dans une photo grisâtre typique d'un maestro qui travaille son film au corps et livre une mise en scène étourdissante, époustouflante. Austin Butler inonde l'écran (allez : filez-lui son Oscar !) et les seconds rôles vont sans nul doute rester dans les mémoires (la sublime Zoé Kravitz, l'hilarant Matt Smith, le fabuleux duo Donofrio / Schreiber, la terrible Regina King...etc).
Un autre changement important dans la filmo d'Aronofsky : tout ses films sont portés par une morale forte. Et ici, pas de morale ? Si : mais l'auteur la laisse courir, se découvrir au gré du film qui disserte sur la malchance, les remords et ce destin qui nous échappe, avant qu'on ne le saisisse.
Entre les oeuvres de Tarantino et le Scorsese de After hours (chef-d'oeuvre rarement cité), Caught stealing est donc un thriller intense, jamais dénué d'humour, qui ne vous lâchera pas 1 heure 45 durant.
Une bouffée d'air frais vous dis-je !