Si le cinéma africain ne vient pas jusqu'à toi... 
                  Robert Guedigian ira jusqu'à lui !
                  Et le Marseillais parle forcément de socialisme : de 
                  partage des richesses, de justice sociale, d'égalité 
                  et de la condition des femmes, des traditions qui se confondent 
                  à la religion ; des thématiques qui sont au programme 
                  d'un film post-colonial se situant dans une Bamako éprise 
                  de liberté -mais qui se cherche- et se trouve dans sa 
                  jeunesse. Et dans la musique de ces mêmes ex-colonisateurs.
                  Le film argue de ses chocs sociétaux qui forgent des 
                  nations entières : partagées qu'elles sont entre 
                  les traditions et un désir de modernité, sans 
                  ne jamais se contraindre à abandonner l'un ou l'autre, 
                  à céder l'un pour l'autre. Le film se situe dans 
                  un Mali violemment partagé entre coutumes séculaires 
                  imaginées par et pour les hommes, malheureusement à 
                  l'encontre de la condition de la femme africaine, loin des enseignements 
                  d'une religion que l'on métamorphose à loisir 
                  et face à une jeunesse qui regarde vers l'avenir et s'interroge. 
                  Afin de nous faire comprendre le Mali d'aujourd'hui et son emprise 
                  par des gropuscules sectaires et extrêmistes. 
                  Une belle histoire d'amour, puissante et bouleversante, et une 
                  page d'histoire d'un pays méconnu ou simplement connu 
                  pour son opération "Serval".
                  Bien sûr que Guedigian me caresse idéologiquement 
                  dans le sens du poil, mais il possède une véritable 
                  vision, une force de caractère, un regard à la 
                  fois acerbe et réaliste, pour ne pas dire, ici, pessimiste 
                  ; dans un film qui nous supplie de continuer à rêver, 
                  même au sein d'une difficile révolution sociale. 
                  
                  Un hymne à la liberté, tout simplement.