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Elvis
Budget = 85 M$
BOX OFFICE France = 1 671 / 57 854 - 344 000 - 1 220 000 entrées
BOX OFFICE USA = 31,2 / 151,0 M$
BOX OFFICE Monde = 287,7 M$
 

Euphorisant : Elvis gagne en originalité ce qu'il perd en didactisme. L'originalité ? La vie d'Elvis Presley racontée par son truculent impresario.
En tous les cas on retrouve certains marqueurs visuels : ceux de la réalisation toujours aussi ébouriffante de Baz, un pur feu d'artifice cinématographique qui use de toutes les ingéniosités et de toutes les folies graphiques, en passant par un montage très cut et savammant dosé autant que de split screen et d'anachronismes musicaux.
Et cela donne évidemment une oeuvre qui swingue, tonitruante à l'image de la vie du King, rock n' roll, définitivement pétillante, en forme de tourbillon d'image et de sons ; et ça fonctionne à 100% dès l'apparition de A. Butler car l'acteur effectue ce que l'on peut appeler une performance
Côté scénario il ne faut -heureusement- pas s'attendre à un simple déroulé chronologique sans saveur mais à une oeuvre à thèmes. Nous présentant en parallèle un faiseur de tubes au génie universel et intemporel, plus grand vendeur de disque de l'histoire en tant que chanteur, et un faiseur de succès et exploiteur (dont l'allure tient plus du Pingouin que du producteur à cigare...), inventeurs du merchandising et, accessoirement, de l'extorsion d'artistes à des fins purement commerciales. Loin d'être une simple success story sans âme, Elvis démontre que, derrière un prodige créatif il y avait un homme qui allait devoir lutter toute sa vie pour être lui même, pour sa liberté ; derrière l'image du rebelle il y avait un personnage complexe et complexé, derrière un artiste intègre planait l'ombre d'un personnage méconnu qui allait souffler le chaud et le froid sur sa carrière.
Elvis est également, discrètement, un film social : l'histoire d'un homme qui traverse une Amérique malade qui voit ses grands hommes de paix assassinés un à un. Presley, plus qu'un simple chanteur inspiré, étant le symbole d'un pays qui pouvait espérer trouver à nouveau un socle commun entre tous ses citoyens, qu'importe la couleur de leur peau ; la réunion de l'Amérique noire et de l'Amérique blanche d'alors, derrière un langage universel : celui de la musique. Magnifique melting pot culturel mêlant les influences et se les appropriant afin de créer quelque chose d'à la fois nouveau et auquel tout un chacun pouvait légitimement s'identifier.
Frustrant ? Oui car sur le fond ça reste sage, propre, flashy et ça manque quand même un peu d'émotions véritables (les dernières images d'archives sont très émouvantes), élaguant quelque peu la lente déchéance du monstre sacré et sa mort sujette à polémiques. Pas un mot sur l'expression connue de tous, "The King", pas de révélation sur le personnage central (et le passé) du colonel ; pas tellement plus sur ses relations avec sa femme et sa fille... Frustrant.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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