C'est vrai qu'on l'a beaucoup lu et entendu : mais sur le papier, 
                  Envole-moi reprend dans ses grandes lignes 
                  le principe fondateur de Intouchables.
                  Un jeune en bonne santé, profitant pleinement de la vie, 
                  croise la route d'un jeune garçon, malade et en sursis. 
                  On saisit bien vite le truc : le gosse de riche va prendre conscience 
                  de sa chance et cesser de gâcher sa précieuse existence 
                  tout en donnant un peu de son temps pour les autres.
                  Pourtant ça manque vraiment de fraîcheur, de piquant 
                  et même d'émotions parfois, le film échoue 
                  à nous surprendre, nous prendre à rebrousse-poil, 
                  et ça ne génère pas toujours l'enchantement 
                  souhaité. Le principal reproche que je pourrais lui faire 
                  est de trop laisser apparent les mécanismes et les artifices 
                  scénaristiques : entre rires et larmes, la tête 
                  à claque passera par de multiples épreuves afin 
                  de prendre du plomb dans l'aile ; et son jeune protégé 
                  finira sa vie -pudiquement- sur des notes de joie. Trop attendu 
                  sur chacune des scènes, trop lisse, même si à 
                  force d'insister le film se veut un hommage à cette vie 
                  qui passe, de toutes façons toujours trop vite, et à 
                  ce temps que l'on ne rattrape jamais.
                  Sympathique au demeureant, finalement touchant à sa manière, 
                  certainement pas mauvais, surfant sur son bon fond moral, de 
                  bonnes intentions mais ne trouvant jamais le bon angle d'approche. 
                  
                  Barratier manque toujours d'élever son film, de le sublimer 
                  un tant soit peu. Par contre je suis enchanté par la 
                  révélation Y. Eloundou et la confirmation du talent 
                  de V. Belmondo.