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Le dernier duel
Budget = - M$
BOX OFFICE France = 797 / 21 837 - 147 000 - (406 000) entrées
BOX OFFICE USA = 4,8 / (10,9) M$
BOX OFFICE Monde = (30,6) M$
 

Damon Vs Driver Vs Comer.
Voyage au Moyen-âge : comme une signature, R. Scott nous propose une oeuvre aux images sublimes et contrastées ainsi qu'une reconstitution particulièrement soignée pour nous plonger dans une époque souvent malmenée par le 7ème art.
Le dernier duel est fascinant à bien des niveaux, le premier, et non des moindres, est sans aucun doute cette façon scrupuleuse d'explorer les nombreux codes sociétaux de cette époque, ceux de la petite noblesse, et surtout d'évoquer le misérable sort des femmes, leur statut social et leur représentation. Le scénario est d'une précision foudroyante, d'une immense finesse et d'une intelligence rarissime.
En utilisant le principe d'une histoire à trois voix, les scénaristes prenaient un risque, celui de ne pas être assez rigoureux, voir trop laborieux ; pourtant le résultat s'avère absolument brillant et d'une formidable loquacité. A l'évidence du premier récit -celui du mari- répond un tout autre point de vue, impliquant d'autres éléments d'analyse définitivement pertinents, des vérités cachées, des détails qui illuminent le récit premier. Pour se terminer éminemment par celui qui restera le plus objectif : celui de la victime, point de vue parfaitement féminin ; qui plus est celui d'une épouse lettrée et femme de tête. Et Scott d'adopter astucieusement chacun des nouveaux angles d'approche par de menus changements d'angulation, par la reconstitution perspicace de détails invisibilisés précédemment.
S'ensuit une œuvre définitivement passionnante -et même de plus en plus passionnante au fil de la narration- ayant pour divers thèmes la jalousie, les conflits d'intérêts, les mœurs, le droit, la justice, la religion, la médecine et même le plaisir féminin ! Et au final il n'y aura ni héros ni vilains, mais des mâles arrogants et pitoyablement patriarcaux, des interprétations fallacieuses, une vision rabaissante de la gente féminine et le peu de considération d'une société phallocrate. Scott interroge ainsi la société contemporaine, ce spectateur du 21ème siècle, en la comparant à celle d'il y a 650 ans et en lui infligeant un constat monstrueux : nous n'avons guère évolué !!
Les trois acteurs rejouent les scènes avec toute la subtilité qui est de mise pour épouser un nouveau regard sur chaque séquences, jouant des détails afin de mieux contruire un récit implacable : la scène du viol est absolument significative, selon les personnages qui l'a raconte, et je ne saurais vous inciter à en apprécier chaque fragments (notamment celui très symbolique du soulier de la dame...).
Le dernier duel est un hymne aux femmes et un cri de rage envers une société soit-disant évoluée qui se complaît dans les préjugés les plus arriérés ; aussi puissamment que le fut Thelma et Louise. Et la conclusion d'être éloquente : à la toute fin c'est bien le "mâle" qui sera acclamé et qui sortira vainqueur.
Avec une petite gêne aux entournures, à la toute fin : le générique aurait pu faire honneur à J. Comer (exceptionnelle dans le film) en la mettant en avant ; avant les scénaristes-producteurs et stars malculines du film...

La critique des internautes
 

 

NOTE : - / 20

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