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West side story
Budget = 100 M$
BOX OFFICE France = 1 304 / 23 229 - 178 000 - 580 000 entrées
BOX OFFICE USA = 10,6 / 38,5 M$
BOX OFFICE Monde = 76,0 M$
 

Oui : à l'annonce de ce remake de l'un des chef-d'oeuvres de la comédie musicale, je suis resté complètement dubitatif ; y compris face à l'immense nom de son instigateur... Pourtant West side story était en soit un remake, en 1961... une adaptation (de la pièce de Broadway), une relecture également.
Pourtant Spielberg faire taire mes peurs en l'espace de quelques plans : son film sera audacieux, à sa façon, et la magie va tout de suite opérer, au-delà du texte. Via des images et une mise en scène extraordinaires.
Spielberg s'interroge sur la façon dont les réalisateurs peuvent aborder la notion de remake : ici, dans la continuité du travail de Wise et Robbins, il laisse beaucoup de place aux acteurs, les accompagnants dans leurs numéros tout en s'impliquant dans chaque plan. Le metteur en scène démontre, si besoin était, combien la vision d'un auteur est essentielle à une œuvre. Et le maître nous dévoile le grand jeu, chaque scène méritant d'être analysée en profondeur, insufflant une nouvelle force, une nouvelle personnalité à chacune d'entre elles. Il revisite chaque moment et le saupoudre de sa personnalité, de sa vision, de sa touche unique : à l'image de sa manière d' "extérioriser" la chanson "America", tout en conservant ses codes scéniques (ce qu'il effectue par ailleurs dans chaque séquence) ; rendant encore plus symbolique les grilles et autres grillages mises en travers des regards des deux amoureux sur le balcon. Spielberg s'avère ici sans doute plus subtile que Wise (Cf. le travail sur les éclairages lors du 1er dialogue entre Tony et Riff), plus diversifié, accompagnant ses acteurs de façon différente. Et tout cela avec beaucoup de génie technique et une approche beaucoup plus réaliste, rendant l'oeuvre moins "studio".
Le fond reste immuable : les luttes communautaires, la notion évasive de nationalisme, le racisme inhérent à chaque peuple, l'intégration des minorités et une analyse juste de la délinquance : et cette fois campé par des acteurs typés. Le scénario appuie là où ça fait mal, changeant le focus du scénario, des personnages, le contexte. Le scénario bouleverse le rythme des scènes, modifiant la narration, la structure du film en réécrivant subtilement le récit sans en changer pour autant le fond.
On retrouve cet intemporel héros en rédemption qui va trouver une nouvelle raison de se battre. Avec une trame inspirée de "Roméo et Juliette", version prolétaire, beaucoup plus féministe et contemporaine : le premier baiser, le personnage de Rita Moreno, le garçon manqué...
Et le plaisir de réentendre ces chansons que l'on a tant fredonnées !! Le charme et la magie de l'original restant intacts : derrière un conte sur une Amérique à deux vitesses, rongée par le racisme et la haine de l'autre, il en conserve toujours la même puissance dramatique qui ravage nos cœurs, toujours les mêmes thématiques qui semblent accompagner l'histoire de ce pays.

Voir : West side story (1961)
La critique des internautes
 

 

NOTE : - / 20

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