Issue d'une famille africo-musulmane, avec ses coutumes et 
                  ses exigences religieuses, une pré-adolescente est tiraillée 
                  entre sa communauté et une société française 
                  aveuglément libérée / libérale : 
                  elle va se voir confrontée à la pudeur, aux choix 
                  dans ses tenues vestimentaires, au rapport à son corps 
                  et à la sexualité, aux traditions polygamiques..etc.
                  De cette confrontation naît une réflexion sur ces 
                  mêmes traditions : celle d'une jeune fille coincée 
                  entre deux extrêmes que l'on pourrait presque caricaturer 
                  ainsi : entre le voile et la quasi-nudité de pseudo-artistes 
                  qui doivent vendre leur came.
                  Mignonnes  est une photographie juste de la 
                  pré-adolescence, trop précoce, cette période 
                  où les enfants veulent grandir trop vite, commencent 
                  à s'identifier à leurs idoles MTV. Entre féminité 
                  naissante et sexualisation à outrance, à l'image 
                  de leurs idéaux adultes, le film démontre que 
                  la femme d'aujourd'hui reste coincée entre l'image de 
                  la ménagère soumise et celle de la femme-objet 
                  qui se doit d'être avant tout un "corps", sexy, 
                  sexué. L'histoire d'une enfant qui grandit et, sous couvert 
                  d'intégration, tente une assimilation honteuse par mimétisme 
                  de la société dans laquelle elle vit.
                  Film sincère, jamais didactique ou moralisateur, Mignonnes 
                  prend clairement parti : aux images provocantes (ces gamines 
                  de 11, ans grimées en adultes, aux danses évocatrices 
                  qui dépassent leurs connaissances sexuelles) répond 
                  une prise de conscience de l'héroïne suggérée 
                  par les dernières images et le choix de sa dernière 
                  tenue.
                  Il manque cependant un sérieux point de vue dans la réalisation, 
                  trop neutre à mon goût à force de caméra 
                  à l'épaule et de cadrage trop stricte.