On présente souvent et à tort la drogue comme
un fléau qui ravage les populations les plus pauvres
: c'est sans doute l'une des vraies raisons d'être de
ce film, celle pour laquelle A. Diwan nous rappelle certaines
réalités.
Roman a un métier qu'il semble aimé, il gagne
beaucoup d'argent, il a une femme et deux filles, une belle
famille sympathique, des amis. Il a l'air heureux et pourtant
il a sombré dans la drogue. Est-il fou ?? Fatigué
? Le film n'entend pas se poser cette question.
Car que ce n'est pas uniquement un film qui parle de cocaïne,
mais une oeuvre sur le couple, sur une famille qui vacille -puis
se reconstruit- après un drame et ses conséquences.
Après que l'appareil judiciaire se soit mis en route
dans toute sa complexité, entraînant conséquences
physiques, familiales et amicales. Et des cicatrices qui peinent
à se résorber, une difficile reconstruction.
Pio Marmaï est tout simplement parfait, C. Sallette tout
autant, mais on a un peu de mal à voir au-delà
du message "Regardez : la drogue c'est mal". On est
tout acquis à cette cause, l'angle est plutôt original
et même judicieux, cependant on peine à être
bouleversé, renversé, étonné. Ca
reste un témoignage assez commun, qui manque peut-être
de relief (l'interminable dernière partie), trop platement
filmé pour nous emporter. Et une fois de plus je vais
faire mon "défenseur des causes perdues" mais
il est triste qu'en 2019 certaines actrices en soient encore
réduites à montrer leurs seins sans raison aucune
alors que, dans le film, les plus beaux plans sont également
les plus pudiques, même lors de certaines scènes
intimes.