L'année du cinéma social français : sa
force également.
Une famille, une vie, entourées de ses drames sociaux,
drames familiaux, drames perso. Nos batailles
c'est en réalité deux films en un, deux oeuvres
qui se rejoignent.
D'un côté c'est un regard interne porté
sur la vie en entreprise, travail ennuyeux et répétitif
qui n'est rien de plus que l'expression moderne d'une certaine
forme d'esclavage : la paie ne sert plus qu'à se loger
et se nourrir, la société de loisir d'hier s'éclipse
devant la pauvreté. La description minutieuse de la vie
d'ouvriers dans un monde (re)devenu inhumain, exploités
qu'ils sont jusqu'à la moelle, jetés lorsqu'ils
sont devenus "inutilisables".
De l'autre c'est la narration d'un drame traité sous
la forme d'une enquête, et c'est sans doute le maillon
faible du film : aussi sincère soit-il, le scénario
est, de ce côté, au bout de son argumentation à
sa moitié, devenant passif et même un peu lassant.
Déséquilibré.
On assiste à de superbes numéros d'acteurs, portés
par une caméra à l'épaule toujours positionnée
avec justesse.