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The last face
Budget = - M$
BOX OFFICE France = 279 / 4 029 - 38 000 - 43 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = 0,2 M$
 

Une image, un texte, un symbole impudique : on pourrait discuter à loisir de ces premières secondes qui semblent vouloir faire définitivement basculer le film. Une simple maladresse ? Non : le scénario ne s'en relèvera pas, où plutôt se fera insistant durant près de 2h10. Mais détruire entièrement ce film sur ce simple fait -purement scénaristique- est tout aussi réducteur de la part de la critique cannoise (2016) que cette même idée. On y découvre un bel hommage au travail phénoménal de Médecins du monde dans les zones de guerre, l'envers du décor d'une ONG ; le travail d'êtres humains, de simples êtres humains. C'est sans doute cela que le scénario veut démontrer, dans le fond, et de façon aussi malhabile. Zimmer nous propose une partition tout à fait magique et pleine d'inspiration. Le montage y est assez ingénieux. S. Penn filme avec justesse -et insistance- la misère guerrière africaine, bien que le film se bornera à n'être qu'une succession abjecte de violences extrêmes, choquantes, sur le film rouge d'un voyeurisme un rien malsain. Sur fond de guerre nous allons donc suivre un couple qui se lie, se délie, et c'est bien ici que le bas blesse, que la morale se perd : comme si la plus intense des misères humaines pouvaient en rien se comparer avec les problèmes de coeur d'un couple occidental, bien habillé, bien logé, bien entouré, et ce, sans recul aucun depuis cette fumeuse scène post-générique... Il y a ici une dichotomie vaporeuse, pitoyable, un ethno-centrisme assumé et une immoralité redoutable. Il aurait été tellement louable de démontrer à nos pays bardés de richesses et de joie qu'ils ne sont, comme le disait si justement et récemment un écrivain, "un Paradis dans lesquels les gens pensent vivre en Enfer" Des peuples aveuglés par leur propre bonheur et qui se voile la face sur la véritable misère du monde. Quand l'inhumanité occidentale est aussi inquiétante que celle de ces fous de guerre... Vous avez dit "cynisme" ? Par sa maladresse le film n'élude en rien le coeur du problème, à peine l'évoque-t-il de façon presque banal : les restes lancinants d'une colonisation honteuse, doublé par par des sociétés hypocrites qui font la sourde oreille.

La critique des internautes
 

 

NOTE : - / 20

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