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Emily Dickinson, a quiet passion

Budget = 6,9 M£

BOX OFFICE France = 453 / 2 214 - 25 000 - 54 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,046 / 1,9 M$
BOX OFFICE Monde = 3,2 M$
 

Ayant découvert l'oeuvre fascinante d'E. Dickinson en fac d'anglais et ayant suivi de près la carrière classique mais très solide de T. Davies depuis la vision de La bible de néon dans un cinéma Art & essai, j'abordais ce film avec une grande sérénité.
L'histoire d'une immense poétesse, rebelle à l'autorité, à l'hypocrisie, aux conventions sociales, féministe avant l'heure, anti-bourgeoise, profondément morale, idéalement célibataire et joliment anti-sociale au point de s'écarter peu à peu du monde, jusqu'à vivre recluse dans sa chambre, malade, E. Dickinson méritait amplement un film à son nom. Pas qu'un film : une joute verbale délectable et réalisée avec une raideur qui n'en a que l'apparence ; car il est des plans dans cette oeuvre qui sont d'une beauté et d'une intelligence foudroyante. Un panoramique à 360° censé démontrer l'ennui dans les maisons bourgeoises, des placements de caméra étudiés (lorsque le fiacre arrive devant la propriété, on aperçoit en transparence les maîtres des lieux) voir presque savants (le traveling avant montrant le temps qui passe sur des visages vieillissants peu à peu).
Et puis il y a ce thème passionnant de la religion, non pas pour elle-même, mais en tant que réflexion sur la piété, la religiosité et la croyance ; débouchant sur une analyse de la tolérance, de l'appropriation de la croyance par tout un chacun. Alors oui : il faut aimer les beaux textes, le verbe, les vers et les mots qui fusent, claquent, s'entrechoquent, déroutent et confèrent au génie. De très beaux textes, des dialogues ciselés et cinglants pour un film qui détourne habilement les codes des films en costumes.
Même s'il finit par tournée un peu en rond, ralentir un rythme déjà posé et délaisser le fond. Pourtant le personnage restera fascinant, son rejet compulsif de tout accomodemment, jusqu'à celui imposé par l'amour (complexe histoire qui vaut à elle seule le détour), est digne d'admiration. Les acteurs y sont impeccables et l'oeuvre mérite tellement mieux que son triste sort réservé en salles.

La critique des internautes
 

 

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* Film sorti durant la Fête du cinéma