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Confident royal
Budget = 21 M$
BOX OFFICE France = 589 / 6 761 - 72 000 - 171 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,159 / 1,1 / 22,2 M$
BOX OFFICE Monde = 68,3 M$
 

L'histoire -non pas du confident, comme le souligne de façon réductrice le titrage français- du lien étroit et savant qu'il y eu entre le servant musulman Abdul et la reine anglicanne Victoria en cette fin du 19ème siècle. Une sempiternelle histoire de choc des mondes, de choc des cultures et de choc des religions ? Oh que non ! Par le grand écart qui est décrit dans cette histoire authentique et par son traitement frontal et sans tabou, ce film dépasse, et de loin, ces petits frères timorés. Car entre le sort peu enviable des indous dominés par les britanniques et les fastes royales d'Angleterre, il y a bien plus qu'un continent ; un univers entier. En dehors d'une certaine moquerie du lourd et saugrenu protocole royal -auquel le film donnera réponse concernant les tenues traditionnelles musulmano-indiennes- il est un film qui aborde son sujet sans fioriture et l'enrobe merveilleusement : Frears se bonifierait presque avec l'âge tant son travail est effectué avec un entrain communicatif et une emphase savamment dosée pour souligner tout les aspects scénaristiques. C'est un film vraiment très drôle, et tout à la fois très grave, qui plaide pour le rapprochement des peuples, le dépassement des préjugés, leçon qui semble ne toujours pas avoir été entendu plus d'un siècle après ce brillant exemple. Au bout du bout c'est une oeuvre riche, réflexive et intelligente, mise en oeuvre à une époque où il semble être de bon ton de rappeler que les hommes sont tous frères, et tout particulièrement à une poignée d'islamophobes irréfléchis ; un appel presque désespéré à la tolérance universelle. Et il est absolument honteux et méprisable que le titrage français n'est point respecté l'original (Victoria and Abdul) et ai délibérément gommé le nom arabe des affiches à des fins de toutes évidences commerciales... C'est un symbole que l'on fait sciemment disparaître pour ne pas trop perturber le chaland.
Mais reprenons : le film jette un regard impartial -et c'est sa plus grande qualité- sur les traditions, les us et coutumes des uns et des autres, au-delà de tout préjugés sur de quelconque apparences : au grotesque du protocole répond un gag sur l'étrangeté du port du Purdah (et non pas la Burqa). Mais sans pour autant tomber dans un angélisme niais : si chacun des personnages voue un respect à l'autre, apporte beaucoup à l'autre dans le sens où ils s'enrichissent mutuellement de la culture de l'autre, ils sont toutefois loin d'être parfaits (voir le traitement ignoble d'Abdul fait à son compagnon et ami de voyage). Et j'avoue qu'il est carrément surprenant d'entendre dans la bouche de la reine Victoria un "Alhamdulillah" prononcé sur son lit de mort.
Loin d'être anecdotique, puisque révélé sur le tard, cette histoire méritait amplement d'être racontée aujourd'hui, pour rappel, quand ici et là on ose encore et sans honte brandir l'étendard de supposés menaces étrangères (au sens global du terme) pour justifier une peur irrationelle et cacher un racisme abject et latent, masquant difficilement un manque de réponses concrètes et claires (de questionnements, tout autant) sur les problèmes qui nous occupent au quotidien...
A l'heure actuelle, je ne vois pas comment un tel sujet aurait pu déboucher sur un succès en France...

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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