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Dalton Trumbo

Budget = - M$

BOX OFFICE France = 908 / 7 907 / 58 000 / 142 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,074 / 1,6 / 7,9 M$
BOX OFFICE Monde = 11,0 M$
 

A l'heure ou plus ou moins la moitié des Démocrates américains se disent ouvertement "socialistes" (derrière Bernie Sanders), on jette un tout autre regard sur ce diable de petit film absolument brillant. Car non seulement il nous fait passer derrière le rideau du monde ingrat et friqué d'Hollywood de la plus intelligente des façons, en disant bien plus à ce sujet que bien d'autres oeuvres concentrées sur le thème, mais c'est une oeuvre politique passionnante de bout en bout. Si aujourd'hui nombre d'américains se disent "socialistes", on aurait grand tort d'oublier cette page noire de l'histoire américaine, la fameuse "chasse aux sorcières", où la guerre froide contre l'ennemi communiste a poussé nombre de "nationalistes" bien-pensant dans les pires de leurs retranchements. Une autre époque me direz-vous ? Age d'or de l'après-guerre où il était de bon ton d'être riche puisque la pauvreté ne hantait encore que très peu les rues des grandes villes américaines. Sauf qu'avec la (les) crise (s) et l'écart qui se creuse entre les quelques citoyens immenseément riches et les trop nombreux autres, immensément pauvres, le partage des richesses revient à la mode. Mais je m'emporte et m'éloigne de mon sujet. Trumbo est pourtant un film d'actualité à bien des niveaux : une oeuvre éprise de liberté, prônant la défense des idées, des idéaux, des droits, de la diversité, de la différence envers l'establishment. Remplacé dans le scénario les mots "communistes" par "musulmans", "noirs", "juif", "étrangers", "homosexuels", en j'en passe, et vous comprendrez que l'histoire se répète inlassablement... D'ailleurs l'un des personnages lance cette phrase, ici en parlant du communisme, lourde de sens : "Une cause vague qui effraie tout le monde". Les coco étaient alors vu comme des personnes venant redistribuer les richesses de la haute bourgeoisie américaine, leur faire perdre leur précieux privilèges, privilèges qu'ils ne partageait pour rien au monde (Cf. les grèves).
Alors l'establishment hollywoodien va mettre tout en oeuvre pour écraser cette "cause" : coup bas, rejets violents, pressions, ségrégation, procès devant les tribunaux, atteintes aux libertés fondamentale (liberté d'expression). Ce film peut également être vu d'un autre point de vue : d'accord ou pas avec les idées de Mr Trumbo, il enjoint les gens à faire la différence entre l'homme public et l'artiste. Et Trumbo est l'histoire d'un génie scénaristique qui a marqué le 7ème art de son empreinte. Et son histoire est celle de milliers de gens, moins célèbres, qui ont tout perdu durant cette période honteuse -encore une !- de l'histoire du Nouveau Monde. Si on sent que Roach fait montre de possibilités, il est encore loin d'être un grand metteur en scène ; à la différence de B. Cranston qui explose à l'écran avec une interprétation fascinante.
J'en terminerai par une autre citation issu de ce film très complet et qui dépasse vraiment de très loin son propos : "Une époque gouvernée par la peur". Qu'est-ce qui a changé finalement, si ce n'est le nom des boucs émissaires, clairement et sans honte dénoncés par l'abject Donald Trump, copie conforme d'un certain McCarthy ???

La critique des internautes
 

 

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