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Le coin fantastique
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L'outsider

Budget = 8,0 M€

BOX OFFICE France = 904 / 11 954 - 132 000 - 285 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Je l'avoue bien bas : je n'aurais jamais cru apprécier une oeuvre de C. Barratier, et encore moins le voir réaliser l'un des meilleurs film français de l'année. Mes plus humbles excuses...
Comment rendre excitante l'histoire limpide et encore toute fraîche en nos mémoires de Jérome Kerviel ??? Le récit non chronologique fait déjà son petit effet et nous happe suffisamment pour avoir réellement envie d'assister au parcours d'un homme frustré et bourré de talent qui va apprendre sur le tas jusqu'à dépasser toutes les expectatives. A. Dupont est parfait dans le rôle et sait faire évoluer son jeu d'acteur au fur et à mesure que son personnage prend conscience de son potentiel ; mais il est difficile d'arriver à la cheville de l'explosif F. X. Demaison, tout d'abord parce que celui-ci possède un talent indécent, et ensuite parce que son personnage est d'une importance capitale dans le récit. C'est lui qui met en exergue le monde alluciné et malade des traders, monde aux allures ridicules vue de l'extérieur, aux allures insensées une fois à l'intérieur de la place. Le milieu nous est présenté avec une grande justesse, usant de belles métaphores pour nous en faiure saisir tout le fonctionnement : moins irrévérencieux qu'insultant, à l'arrogance, à l'indécence telles qu'il nous offre sur un plateau le coeur de notre Saint capitalisme, totalement inégalitaire, rongé par le fric. La finance, lieu excessif où nait le cancer de notre société de consommation, où l'appât du gain a plus de poids que les valeurs humaines (la famille, particulièrement malmenée), où le stress est vue comme une normalité et l'argent une nouvelle religion (les citations bibliques perverties par le personnages de F. Keller / Demaison ne laissent planer aucun doute).
Et la conclusion est particulièrement croustillante puisqu'en substance il nous est clairement exposé que le pion Kerviel n'est que le symptôme d'une société malade et moribonde qui s'ignore, symptôme que l'on montre du doigt, soigne comme étant la maladie elle-même... Société hypocrite s'il en est. Le film n'est pas parfait mais fortement louable, parfois un peu fade, le nez dans le guidon (drogue, suicide, filles faciles...etc) et quelques scènes auraient pu nous être évité dans la mesure où elles n'apportent rien (la love story). Visuellement à la fois sobre et très technique.

La critique des internautes
 

 

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