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Mademoiselle

Budget = 8,7 M$

BOX OFFICE France = 2 564 / 75 069 - 89 000 - 301 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,092 / 2,0 M$
BOX OFFICE Monde = 33,1 M$
 

Le maître absolu du cinéma coréen (voir asiatique et mondial) est de retour et sa verve ne faiblit pas. Impossible, après seulement quelques images, de ne pas être littéralement à genou, subjugué par le travail exceptionnel et rare de cet esthète du 7ème art qui le rapproche sans nul doute d'un S. Kubrick de ce point de vue ; revoyez ce film en coupant le son et il s'avèrera être un délice pour les yeux, tant par sa photographie tout bonnement impressionnante et délicieuse que par le travail, que dis-je, l'étude picturale effectuée sur chacun des plans qui le constitue. Estomaquant. Ce sera ensuite, une fois envoûté, que le montage prendra son emprise sur vous : un montage dans le montage ; étourdissant. L'histoire de la première partie est à moitié contée en flashbacks, déstructurant la chronologie afin de parvenir à ses fins explicatives. Par ailleurs le film est lui-même un immense flashback dont on reparlera forcément dans quelques lignes... Ne vous avais-je point demandé de vous boucher les oreilles ? Maintenant fermez les yeux et goûtez aux délices d'une composition musicale qui, je vous le jure, vous hantera longtemps après la vision de cette oeuvre.
Embrayons sur l'histoire, puisque Mademoiselle n'est pas seulement une oeuvre d'art, de celle que l'on admire sans arrière-pensée, formellement sublime. Le scénario possède suffisamment de strates pour combler tout nos désirs cinéphiliques : on part avec une espèce "Corean job", film où se monte une arnaque à la fortune que l'on imagine assez classique mais pour autant très finement cisellé, pour déboucher sur... 3 films. 3 films, 3 thèmes, 3 parties qui s'enchevètrent de la plus sublime des manières. Il y a le thème principal que nous venons d'évoquer, l'arnaque à propremement parler qui débouchera sur 3 scénarios différents développés dans chacune des 3 parties. Cette 1ère thématique va nous amener à découvrir une histoire sordide et déconcertante de perversion érotique et déboucher sur le 3ème et véritable thème de l'oeuvre : une histoire d'amour des plus sensuelles. Trois parties qui vont également se répondre : une histoire à 3 voix où la seconde partie répond à la première en donnant un tout autre éclairage sur celle-ci, clarifiant les interrogations posées en sa toute fin, explorant l'envers de ce décor qui semblait posé ; la 3ème sublimant les deux autres en offrant une conclusion qui renverse à nouveau l'histoire. J'insiste : les 2nde et 3ème parties reprennent strictement les mêmes scènes que la 1ère mais en variant le point de vue afin de d'orienter le spectateur vers une réalité, une vérité dont il n'avait pas conscience dès le premier regard. Etourdissant. Trois oeuvres en une, trois façons d'assomer le spectateur, le déconcerter en le prenant par la main et l'emmenant là où il ne pensait pas aller.
Délicat et pimenté, empreint d'humour, violent, charnel & érotique, amorale et fou, Mademoiselle est, quoiqu'on puisse penser de sa "morale" (après tout les pervers et les arnaqueurs auront la fin qu'ils méritent, Mademoiselle sera libre), une oeuvre titanesque et brillante, formellement et fondamentalement réussie, une folle histoire d'amour et de sexe, de perversion façon "50 nuances de Grey" sauce asiatique, hautement impudique mais originale en tout point.

La critique des internautes
 

 

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