Il y a des airs de Spike Lee dans Métisse. 
                  Jusque dans la bande-son.
                  Lola est enceinte et elle a deux jeunes amants : mais elle ne 
                  sait pas qui est le père. Ils sont par ailleurs juifs 
                  et musulmans : Le film est sorti aux USA sous le titre "Café 
                  au lait".
                  Kasso privilégie les plans longs afin de mieux nous plonger 
                  dans le quotidien de ses deux héros. Le film propose 
                  une réflexion sur le métissage ; ou plutôt 
                  les métissages. Métissage entre peuple, métissage 
                  religieux et métissage social. Et évoque les tensions 
                  inhérentes à ces proximités, les préjugés, 
                  les amitiés, les rencontres, les rapprochements et les 
                  grands bonheurs de cette mixité. Il aborde également 
                  le thème de la paternité et, malin, s'octroie 
                  un sujet singulier -une jeune femme et sa vie sexeulle- qui 
                  épice ses propos.
                  Parfois encore maladroit, drôle mais avec quelques atermoiements, 
                  Métisse séduit cependant sans 
                  mal, entre gimmick et sincérité, honnêteté 
                  du discours. Et on y retrouve déjà une vraie recherche 
                  visuelle, une habileté et une folle joie de filmer.