Chronique d'un pays en guerre et d'une famille en deuil.
En l'espace de deux-trois plans simples Villeneuve s'impose à nous : la 1ère scène prendra toute sa signification à la fin.
Par décision testamentaire, deux jumeaux canadiens se voient obligés de céder aux étranges et dernières volontés de leur excentrique mère : une mission à accomplir afin d'ouvrir deux mystérieuses enveloppes et d'en découvrir leur contenu. Ils vont alors remonter la dramatique histoire de leur pays d'origine et l'histoire de cette famille qu'ils ne soupçonnaient pas, à travers des destins croisés.
Incendies est avant tout un voyage dans le temps : tout débute par une histoire d'amour tragique, entre arabe et chrétien, d'un abandon et d'un exil. Et une double recherche à travers le temps.
Incendies parlent du sort des réfugiés, de partis politiques extrémistes et de haine, de religion, de guerre, d'islamophobie. De haine et de tension qui perdurent. Mais il parle également d'amour entrecoupé. Ne jamais nommer le pays concerné permet aux spectateurs de lui mettre le nom qu'il souhaite.
Incendies demeure une œuvre passionnante, violente et même très dure, une œuvre d'une puissance ravageuse sur la monstruosité de l'espèce humaine, sur la recherche de son passé et la compréhension de soi ; le passé pour expliquer le présent. Avec deux époustouflantes actrices.
Un coup de poing cinématographique, rythmé par une enquête humaine ET spirituelle, sur un scénario absolument incroyable et dévastateur, qui démontre de façon radicale combien la guerre est une absurdité et une abomination sans nom. Le genre de film dont on ne se remet jamais...
Un chef-d'oeuvre sans aucune concession.
