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L'enfer du devoir
Budget = 60 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - 67 000 - 101 000 entrées
BOX OFFICE USA = 15,0 / 61,3 M$
BOX OFFICE Monde = 71,7 M$
 

Les combats ont tué des milliers de soldats au Vietnam : deux vétérans ont poursuivi leur route, chacun de leur côté. Pour l'un d'entre eux, ce sera de mater dans le sang une révolte contre l'ambassade américaine à Sanaa (aux causes vaporeuses) ; pour l'autre se faire l'avocat du diable et enquêter pour disculpabiliser son ami et frère d'armes. Ou comment une riposte démesurée peut déstabiliser des soldats de métier.
S. L. Jackson, T. L. Jones et B. Kingsley et une mise en scène punchie. Voilà qui était prometteur. La suite le sera beaucoup moins ; on va même verser dans l'abjection cinématographique...
Le scénario peine à se lancer, à construire une intrigue convaincante tournant autour de la-dite riposte : car il n'y a absolument aucune ambiguïté dans l'exposé de la situation. Le coupable est tout désigné et la conjoncture claire comme de l'eau de roche ; surtout que le film se plait à souligner, à ce moment, la gravité et l'inhumanité du sort des victimes. Puis l'histoire avance. Cependant le scénario ne travaille jamais au corps la psychologie du soldat incriminé -pas assez-, ses traumas passés, qui pourraient, non pas le disculper, mais le rendre "non responsable de ses actes". L'enfer du devoir pousse alors la réflexion du côté de la justice militaire : le massacre d'innocents désarmés, la vengeance, inutile et déplacée, de la mort de soldats sur le champ de bataille,..etc. Mais c'est lorsque le scénario nous emmène au tribunal que tout bascule, pour le pire.
Le spectateur est à ce moment plus au fait que le tribunal militaire lui-même (le soldat est traumatisé et a effectivement assassiné des innocents : avec le Vietnam comme excuse...), haut lieu représentant de cette justice qui peut commettre des erreurs, faute de pouvoir prouver le contraire. On aurait pu être en présence d'une oeuvre -fortement maladroite, jamais cynique et terriblement mal assumée- sur la difficulté d'être objectif lors d'un procès, la possibilité de voir des erreurs de jugement se glisser dans les délibérés ou, encore, sur ces grandes institutions essayant de masquer certaines horribles vérités. Mais non : le but est ici clairement de justifier l'injustifiable, et de la pire des façons !
L'enfer du devoir devient alors un film hautement malhonnête dans son propos (la falsification des preuves, le rôle de l'ambassadeur...), néo-colonialiste dans l'âme, défendant ouvertement le droit américain à tuer librement sur ses chasses gardées.
L'issue du procès crée un abominable malaise chez le spectateur, résonnant jusque dans ce titre qui semble plaindre les 3 soldats morts dans l'exercice de leur fonction, plus que les plus de 80 civils non-américains oubliés par un scénario riefenstahlien ou notre héros (Jones) ne tique plus devant le sang versé ni l'absence totale de morale (tout va bien : ils vont pouvoir aller pêcher librement !). La gerbe absolue...

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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