Après Les 400 coups 
                  ou L'enfant sauvage, Truffaut se penche à 
                  nouveau sur le monde de l'enfance.
                  Ambiance en salle de classe, ambiance dans la cour de récréation, 
                  ambiance à la maison ; autant qu'il s'attache à 
                  discourir sur les élèves en difficulté 
                  et l'extrême pauvreté (dont l'enfance maltraitée), 
                  les petites bêtises, la problématique de la mixité 
                  naissante, les premiers baisers et même les amours imaginés. 
                  Dans un film au ton juste, au point de vue réaliste, 
                  délivrant une véritable tendresse pour ses protagonistes, 
                  une forte sincérité, jamais fantasmé, drôle 
                  et irrésistible (le bébé siffleur !). Les 
                  dialogues des enfants ne paraissent pas écrits tant ils 
                  sonnent harmonieusement et légitimement. C'est également 
                  un témoignage historique sur l'école des années 
                  70, autant sur l'éducation nationale, le rôle des 
                  enseignants, que sur les mœurs détaillées, 
                  les us et coutumes d'une époque révolue.
                  L'argent de poche  est une oeuvre qui tient 
                  ses engagements et dont le monologue de J.-P. Stevenin est lourd 
                  de sens et toujours aussi juste ; un film inoubliable, ne serait 
                  ce que pour cette séquence glaçante du jeune enfant...
                  Truffaut s'efface devant ses jeunes acteurs mais ne disparaît 
                  jamais.